Le gouvernement a annoncé, mardi 11 mai, prolonger de quatre mois « l’année blanche » pour les intermittents du spectacle afin de préserver leur niveau d’indemnisation jusqu’au 31 décembre 2021. De nouvelles allocations doivent ensuite être mises à leur disposition pendant encore un an pour accompagner la reprise des quelque 120 000 professionnels du spectacle vivant.
Ces droits supplémentaires, ainsi que le manque à gagner pour le régime d’assurance-chômage, lié à la baisse des cotisations du secteur sur cette période, devraient encore coûter quelque 200 millions d’euros à l’Unédic, ont déclaré à la presse des responsables du ministère du travail et du ministère de la culture, à l’issue d’une réunion du Conseil national des professions du spectacle.
Environ 3 000 emplois subventionnés réservés
D’autres mesures de soutien à l’emploi seront également mises en place. Le gouvernement a promis de débloquer 70 millions d’euros, dont 40 millions d’euros destinés aux jeunes. Le seuil d’accès au statut d’intermittent sera notamment abaissé pendant six mois à 338 heures travaillées, contre 507 heures actuellement pour les moins de 30 ans. Environ 3 000 parcours emploi compétences – des emplois subventionnés pour les jeunes – seront également réservés pour ce secteur.
Le solde, 30 millions d’euros, renforcera les aides pour les petites salles, abondera un dispositif destiné aux employeurs qui emploient occasionnellement des intermittents ou alimentera les aides destinées aux cafés, bars et restaurants qui emploient des artistes.
Dans un communiqué, la CGT-Spectacle salue la prolongation de l’année blanche et la mise en place de filets de sécurité pour 2022, mais elle assure que cette mesure va générer une « nouvelle baisse d’indemnisation pour celles et ceux qui n’auront pas ou très peu travaillé du fait des interdictions depuis mars 2020 ».
Poursuite du mouvement d’« occupation » des théâtres
Elle a également appelé à la poursuite du mouvement d’« occupation » des théâtres, parti le 4 mars du Théâtre de l’Odéon et qui a essaimé depuis dans une centaine de salles à travers la France. Outre une deuxième année blanche, ce mouvement réclame le retrait de la réforme de l’assurance-chômage qui entre en vigueur le 1er juillet et qui menace de diminuer les allocations mensuelles des intermittents de l’emploi.
« Nous allons continuer les occupations avec autant de fermeté, car le travail va continuer à être dégradé et on ne sait pas quand est-ce qu’il y aura un retour à la normale », a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM-CGT (Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France) qui fait partie des occupants de l’Odéon.
En 2020, Emmanuel Macron avait décidé d’accorder une année blanche aux intermittents qui, en raison de la fermeture des théâtres, cinémas et de l’annulation des grands festivals d’été, n’avaient pas pu faire les 507 heures requises.
Contribuer
Réutiliser ce contenu