Loi ORE : portrait des étudiants en parcours "Oui si"

Amélie Petitdemange Publié le
Loi ORE : portrait des étudiants en parcours "Oui si"
Le nombre d'étudiants ayant bénéficié du dispositif "oui si" est en augmentation depuis plusieurs années. // ©  DEEPOL by plainpicture
Le SIES dresse le portrait des étudiants en parcours aménagé dans l'enseignement supérieur, dans une note publiée le 23 avril. Les bacheliers technologiques et les hommes sont surreprésentés, et ces parcours concernent majoritairement les filières Sciences et STAPS.

Les parcours "Oui si" ont la cote. En 2019, 29.900 candidats ont accepté une proposition "oui si", dont 65% de néo-bacheliers, soit une augmentation de 41% en un an révèle un rapport du SIES publié le 23 avril 2021.

Depuis la loi ORE de 2018, les nouveaux bacheliers entrant en licence peuvent bénéficier d'un parcours individualisé afin d’améliorer leurs résultats dans l'enseignement supérieur. Les universités peuvent proposer aux candidats une entrée en licence conditionnée par une modulation de la formation. Le candidat accepte, ou non, la proposition, appelée “oui si”, après avoir pris connaissance de l’engagement demandé par l’établissement.

Forte hausse des parcours aménagés dans les établissements

Le nombre d’étudiants suivant un aménagement de parcours en première année de licence a aussi fortement augmenté en 2019 : plus de 25.600 sont inscrits dans ces parcours pour la première fois, soit plus 73% en un an. Cette forte hausse s’explique notamment par l’augmentation du nombre d’établissements proposant ces cursus. Pas moins de 62 universités ont ainsi mis en place ces aménagements de parcours contre 46 l'année précédente.

Certaines universités font aussi le pari de ces parcours particuliers pour les néo-bacheliers. Ainsi, en 2019, trois nouveaux bacheliers sur dix de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France (ex-Université de Valenciennes) sont en cursus aménagé, soit la part la plus importante des universités françaises. Elle est suivie par les universités de Bretagne Sud (28%) et de Bordeaux 3 (27%).

L’aménagement de parcours en licence peut prendre deux formes : suivre des enseignements spécifiques, en complément de ceux de la licence (cursus avec compléments parallèles), ou s’engager dans un parcours en licence de plus de trois ans (cursus allongé).

Le SIES relève que les étudiants en licence avec compléments parallèles sont plus nombreux que les étudiants en licence allongée, en 2018 comme en 2019. Le nombre de parcours avec compléments parallèles a par ailleurs progressé de 80% en un an, contre 57% d’augmentation pour les licences allongées.

Surreprésentation des bacs technos et pros en parcours "oui si"

En 2019, les bacheliers généraux, relativement un peu moins nombreux qu’en 2018, représentent la moitié des néo-bacheliers ayant accepté une proposition en licence avec un "oui si". Plus d’un tiers sont des bacheliers technologiques et 14% des bacheliers professionnels. Ils sont près de trois fois plus nombreux à suivre un parcours aménagé par rapport à l'ensemble des néo-bacheliers inscrits en licence.

Cette proportion varie selon le type de parcours aménagé. Près des deux tiers des nouveaux bacheliers en licence avec compléments parallèles ont obtenu un baccalauréat général (63%). C’est le cas d’à peine 40% de ceux en licence allongée.

Par ailleurs, les étudiants en parcours aménagé ont très rarement obtenu une mention au baccalauréat et ont souvent accumulé un retard scolaire, facteurs statistiquement moins favorables à la réussite. Les trois quarts des nouveaux bacheliers en licence avec aménagement de parcours n’ont pas eu de mention au baccalauréat, alors que cela concerne seulement la moitié de l’ensemble des inscrits en licence.

Un quart des parcours aménagés sont en sciences

Les nouveaux bacheliers en licence avec parcours aménagé sont surreprésentés en sciences et en STAPS, disciplines où sont inscrits respectivement 25% et 19% de ces derniers, tandis que ces proportions sont de 18% et 9% dans l’ensemble des licences. La différence est encore plus élevée pour ceux inscrits en licence allongée, qui suivent à hauteur de 31% un enseignement en sciences et pour 25% en STAPS.

Les hommes sont plus nombreux que les femmes à suivre un cursus aménagé : en 2019, 54% des néo-bacheliers suivant un parcours avec aménagement sont des hommes.

Selon le SIES, la surreprésentation des hommes dans les parcours aménagés s’explique en partie par la répartition des étudiants en aménagement par discipline. En effet, à l’université, la part des femmes est respectivement de 38% et 32% en sciences et en STAPS. A l'inverse, les femmes sont plus représentées en lettres, langues et sciences humaines (69% des étudiants), discipline dans laquelle les parcours aménagés sont les plus rares.

Amélie Petitdemange | Publié le