Des formations « précipitées » pour les enseignants, des élèves pris de court et d’autres franchement inquiets : la préparation au grand oral, épreuve phare du « bac Blanquer », avance en ordre dispersé. Ces épreuves prévues du 21 juin au 2 juillet doivent placer les candidats face à un jury de deux personnes – dont un enseignant de l’une de leurs spécialités. Ils devront présenter une des deux questions qu’ils auront choisies et préparées en amont, en lien avec l’une de leurs spécialités ou les deux ensemble de manière « transversale ». Cette présentation durera cinq minutes, suivies de dix minutes d’échange avec le jury. Les cinq minutes finales doivent être consacrées à évoquer leur projet d’orientation.
« Le grand oral, on en parle depuis un moment, admet Sarah, en terminale à Metz. Mais on a vraiment commencé à s’y mettre au retour des dernières vacances. » Certains des lycéens interrogés viennent tout juste de faire « valider » les deux questions qu’ils préparent, d’autres ne sont toujours pas sûrs de ce qu’ils vont présenter. La plupart des élèves évoquent une « accélération » après les vacances de Pâques – même si certains disent avoir commencé à affiner leur sujet à partir de janvier. Ailleurs, à quatre semaines de l’épreuve, on dit parfois n’avoir « rien fait », les adolescents étant réduits à « piocher » des sujets dans des listes de questions types qui circulent sur Internet.
Ces différences se ressentent d’un lycée à l’autre, d’une classe à l’autre, et parfois même entre deux disciplines pour un même élève. « Ma prof de SES est très impliquée et j’ai déjà choisi ma première question en rapport avec le programme, indique ainsi Alice, en terminale au lycée Arago de Perpignan. En revanche, ma prof de maths est plutôt dans l’optique de finir le programme. Résultat, pour ma deuxième question, qui sera transversale maths-SES… Je ne sais pas trop ! »
Inventivité des enseignants
La préparation de l’oral, censée être égrenée sur les trois années de lycée – avec une accélération en terminale –, aura de toute façon été précipitée. « Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a pas préparé l’oral comme prévu, insiste Léo, élu au conseil de la vie lycéenne (CVL) dans le même lycée qu’Alice. En ce moment, les premières se filment pour leurs oraux blancs, et nous, comme on n’aura pas le temps d’en passer, on regarde leurs vidéos pour savoir comment faire ! »
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