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Danse

A Angers, haut les corps

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Série : apprendre l’art à l’ère Covid (1/3). Le Centre national de danse contemporaine achève sa mue après la polémique sur sa pédagogie en 2019 et malgré des mois de pandémie difficilement compatible avec la discipline. Les élèves sont impatients de retrouver le public de la Biennale de Lyon.
par Ève Beauvallet et photos Delphine Perrin. Hans Lucas
publié le 24 mai 2021 à 17h40

On le jurerait, cette personne est clairement en train de poursuivre une souris avec la malléole interne de son pied et écrase désormais la petite bête à la seule force de son articulation sacro-iliaque. Celle d’à côté est entrée, à la vitesse de lumière, dans le corps de Bruce Lee en même temps que dans celui d’une fougère plume d’autruche. Et nous, rabougrie sur notre chaise en position digestive, nous voici presque essoufflée pour eux rien qu’en les regardant. Ces élèves de 3e année sont déjà des magiciens du corps mais même leurs poumons à eux sont en galère. «C’est impossible de répéter ça avec les masques, la pièce est beaucoup trop cardio», nous souffle Louna Delbouys-Roy, la jeune danseuse chargée de transmettre à cette promotion sortante la pièce Removing (2015) composée par le nouveau directeur des lieux, Noé Soulier. Mais voilà, ici, au Centre national de danse contemporaine d’Angers (CNDC), prestigieuse et unique école diplômante exclusivement dédiée à cette discipline, le studio de répétition est trop petit pour respecter les quatre petits mètres carrés d’écart entre danseurs qui autorisent à se démasquer. «Donc, on y retourne», reprend Louna Delbouys-Roy. On passerait des heures à observer la jeune femme construire, comme elle le fait, un fantastique patchwork d’images mentales pour traduire chaque qualité physique : «Là, tu perces un ballon avec une aiguille, tu prends la tapette à mouche, tu tombes dans ton appui droit, et tu avales la

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