C’est un aspect inattendu de la réforme des études de santé qui vient doucher les espoirs de réussite d’étudiants pourtant parmi les meilleurs de leur promotion. Faute d’avoir obtenu au moins 10 sur 20 à la discipline qu’ils ont choisie comme « mineure », dans le nouveau système, des centaines d’étudiants en parcours accès santé spécifique (PASS) pourraient perdre le bénéfice de leurs bons résultats, et parfois même du classement, obtenus dans la « majeure » santé en vue d’intégrer la deuxième année dans l’une des cinq filières : médecine, odontologie, maïeutique, pharmacie, kinésithérapie.
Depuis la rentrée 2020, plus aucun étudiant ne peut en effet entrer en première année d’études médicales sans avoir prévu par Parcoursup une sorte de parachute au sein d’une licence partenaire. Cette discipline mineure est censée l’accueillir l’année suivante en cas d’échec aux épreuves classantes d’accès en deuxième année de santé. La mineure offre aussi la possibilité de diversifier les profils des reçus qui poursuivront des études médicales tout en ayant des bases, par exemple, en droit, psychologie, langues, économie…
Sauf que ce schéma initial n’est pas en adéquation avec la réalité de la réforme dans plusieurs facultés en santé, qui ont recalé des étudiants considérés comme trop justes dans leur mineure, parfois à quelques dixièmes de points près.
C’est le cas de Maria (tous les prénoms ont été modifiés), étudiante en PASS à Lyon. Le couperet est tombé : avec 9,19 sur 20 comme seule et unique note dans la mineure « sciences et vie de l’environnement » obtenue après un QCM de trois heures, la jeune fille est éliminée. Elle était pourtant admissible à l’oral pour accéder en deuxième année de santé.
« Ailleurs qu’à Lyon des facultés ont arrêté de pratiquer ces notes éliminatoires lorsqu’elles se sont aperçues de l’injustice que cela pouvait recouvrir, avance Julie, la mère de Maria. Ici on nous a dit que le doyen changerait certainement les règles l’année prochaine, mais, pour l’heure, rien. C’est d’un cynisme absolu. » Contactée, la faculté de médecine de Lyon-Est n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde.
Epreuve trop difficile
Inscrite à l’Université de Paris, Camille redoute de vivre la même déconvenue lorsqu’elle aura ses résultats, fin mai. « Elle a plongé dans un désespoir immense », rapporte sa mère. Classée parmi les 250 premiers de sa promotion de 2 000 étudiants, Camille est « grande admise » en deuxième année et, à ce titre, dispensée d’oral. C’était sans compter avec l’épreuve de sa mineure biologie, physique, chimie (BPC) que l’étudiante estime avoir totalement ratée le 6 mai.
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