UX design : état des lieux, missions, compétences et formation

En quoi consiste le travail d’un UX designer ? Quelle est la frontière de cette discipline avec l’UI design ? En quoi est-il nécessaire d’évangéliser cette démarche auprès des entreprises et quelles compétences recherchent-elles auprès des candidats ?

ux-design-formation-mydigitalschool
L'UX design est une discipline à part entière qui place l’utilisateur au centre des projets. © mangpor2004 - stock.adobe.com

Centrée autour de l’expérience utilisateur et faisant appel à la psychologie cognitive ou encore aux sciences sociales, l’UX design a évolué à la fin des années 1990. Auparavant, elle était intégrée par les webmasters, une profession qui englobait à la fois l’ergonomie, le graphisme, le développement et même le référencement. Aujourd’hui, elle représente une discipline à part entière, qui permet de placer l’utilisateur au centre des projets de création de sites Internet ou d’applications. Si elle doit encore être évangélisée au sein des entreprises, il s’agit d’une expertise recherchée par les recruteurs.

L’UX design, une démarche qui consiste à répondre aux besoins des utilisateurs

La mission de l’UX designer consiste à organiser, structurer et hiérarchiser les contenus, tout en travaillant sur l’ergonomie des interfaces pour optimiser l’expérience utilisateur. « C’est un travail basé sur le ressenti des utilisateurs et réalisé à partir de données analytiques », explique Maxime Vétillard, directeur artistique pour l’agence de communication digitale RouleMarcel et intervenant au sein de MyDigitalSchool à Angers. Au cours des différentes phases d’un projet, l’UX designer va interroger les utilisateurs pour transformer leurs besoins en solution concrète, déterminer les différentes fonctionnalités, concevoir des maquettes, faire du prototypage jusqu’aux tests utilisateurs. Il va ainsi être amené à collaborer avec les différentes parties prenantes (chef de produit, développeur…).

De formation administrateur réseaux et développement, avant de devenir chef de projet puis responsable marketing, c’est la question de l’utilité d’un produit ou d’une fonctionnalité qui a amené Anthony Rivière vers le métier d’UX designer, qu’il exerce aujourd’hui en freelance. « Je reprends les idées et les besoins de mon client pour les transformer en fonctionnalité et en interface. Je pars de la version existante pour la réécrire de sorte qu’elle soit fluide, compréhensible et instinctive. » Les itérations sont ici un principe essentiel de l’UX design : elles consistent à analyser un besoin ou une expérience, puis concevoir et développer des fonctionnalités, lors d’une période de temps délimitée, puis de renouveler ces opérations afin d’aboutir au produit final.

UX et UI design : entre frontière et continuité

Si le métier de webdesigner représente la fusion des profils d’UX et d’UI designer, avec des compétences en intégration web, ces deux disciplines sont complémentaires et distinctes à fois. Pour Maxime Vétillard, « l’UI designer est le créatif qui va donner une singularité graphique aux interfaces. » Consultant en UX design et responsable pédagogique de MyDigitalSchool à Caen, Erminio Porcu définit l’UI design comme « la clé de voûte dans une démarche d’utilisabilité ». Si elle constitue une étape dans une démarche UX, il ne peut y avoir de frontière entre l’UX et l’UI design.

Même constat pour Anthony Rivière, qui préfère souligner la continuité entre les deux disciplines. « Prenons un cas concret : je me pose la question d’un bouton de validation rouge. La couleur est censée appartenir au domaine d’expertise de l’UI. Pourtant, si je mets un utilisateur devant ce bouton rouge, il va avoir du mal à cliquer dessus. » Pour bien comprendre la différence entre les deux, il ajoute : « en UX, on va se concentrer sur les besoins de l’utilisateur : est-ce que le produit est facile à comprendre ? Son utilisation est-elle instinctive ? L’UI correspond à l’interface : est-elle agréable à l’usage ? ».

Le besoin d’évangélisation de l’UX design au sein des entreprises

L’objectif de l’UX design est la bonne compréhension du produit par les utilisateurs, qui n’auront pas besoin d’être formés pour pouvoir utiliser un site Internet ou une application. « Elle fait gagner du temps sur le support. Le fait d’avoir travaillé avec un panel d’utilisateurs, d’avoir testé notre produit induit qu’ils reviendront moins vers nous pour nous demander comment utiliser une fonctionnalité », ajoute Loïc Vanderschooten, CEO et co-fondateur du cabinet de conseil et studio numérique Floax, et intervenant en UX design au sein des campus de Rennes, Nantes et Angers de MyDigitalSchool. « Selon les derniers chiffres en vigueur, on estime à environ 30 % les économies de coûts de support pour les entreprises en intégrant une démarche UX dans le développement d’un projet. À l’inverse, des coûts de développement sont à prévoir lorsqu’un produit ne répond pas aux besoins des utilisateurs. »

Dans le cadre de leurs missions, les UX designers ont également parfois besoin de convaincre leurs clients de la nécessité d’interroger un panel d’utilisateurs, afin de démontrer l’intérêt fondamental de cette étape dans le processus d’un projet. « Il faut réussir à leur faire comprendre qu’ils ne les connaissent pas aussi bien qu’ils ne l’avaient imaginé en les confrontant directement aux retours des personnes interrogées », confirme le formateur. « Pour un client dans le secteur de la banque, cela a été un électrochoc lorsqu’il s’est rendu compte que les utilisateurs ne comprenaient pas les termes présents dans le menu d’une application, alors qu’il était persuadé qu’ils étaient connus de tous. Une fois le choc passé, il a ensuite été plus facile de le convaincre de passer par cette étape. »

Les compétences requises et les outils utilisés par les UX designers

Pour exercer dans ce domaine, il n’est pas nécessaire de savoir coder. En revanche, un profil présentant des compétences en intégration HTML et CSS ne sera que plus attractif auprès des recruteurs, car il sera plus à même de comprendre la manière dont les prototypes sont construits. Du côté des outils, Anthony Rivière privilégie Adobe XD pour les interactions avec ses interlocuteurs et Sketch pour la production de maquettes. Loïc Vanderschooten, utilise quant à lui Figma : « il permet à tous les intervenants du projet d’avoir accès à la maquette en live, faire des commentaires, échanger et opérer des modifications au même endroit. Il est possible aussi de faire des wireframes, du zoning, de la direction artistique, du prototypage cliquable. »

L’écoute, l’empathie, la curiosité et des qualités relationnelles sont indispensables pour devenir UX designer. « L’utilisateur final de votre application ou de votre site n’est pas forcément un spécialiste de la tech ou du digital. Pour le comprendre, il faut le laisser s’exprimer, formuler son ressenti avec ses propres mots, et surtout l’observer », précise Anthony Rivière. Un point de vue partagé par Loïc Vanderschooten : « il faut savoir interpréter ce qu’ils nous disent. Pour cela, les futurs professionnels de l’UX design doivent travailler sur la psychologie, en lisant beaucoup sur le comportement et en allant au contact des utilisateurs ». L’observation, faire de la veille en lisant des ouvrages, des articles, en écoutant des podcasts ou en visionnant des vidéos sur le sujet sont vivement recommandés par les experts. « Travailler sur des projets personnels pour acquérir d’autres compétences, ou aller plus loin que celles acquises, permet de se différencier sur le marché de l’emploi », note aussi Maxime Vétillard.

Comment devenir un expert de l’UX design ?

Suivre une formation spécialisée en UX design permet d’apprendre les méthodes, les compétences et les outils nécessaires à l’exercice du métier d’UX designer. MyDigitalSchool propose un bachelor Webdesign (bac+3), qui est ouvert à tous les profils post-bac, suivi d’un MBA Expert UX / UI design (bac+5) en alternance. Le bachelor Webdesign suit une formation progressive : les deux premières années sont polyvalentes et permettent aux étudiants de se doter d’une solide culture digitale, tout en apprenant à mener un projet de création de site web. Une troisième année de spécialisation en alternance est dédiée intégralement au webdesign. Le MBA UX / UI design vise à leur apporter un socle de compétences en management de projets, stratégie d’entreprise et entrepreneuriat. Il est ouvert aux profils bac+3 ayant validé une première formation dans le digital avec une approche centrée sur l’utilisateur. « Au-delà des compétences techniques, nous recherchons surtout des profils avec une forte empathie et qui sont très curieux », indique Estelle Jollivet, coordinatrice pédagogique de l’école.

La spécificité de MyDigitalSchool : pour ces deux formations, les étudiants travaillent sur un projet à long terme, de la réalisation du prototype fonctionnel et du plan webmarketing d’un projet digital réel ou fictif en bachelor, à la création d’une start-up en MBA. Les équipes sont pluridisciplinaires avec des élèves issus d’autres filières de l’école (développement web, marketing digital…). « L’intérêt de ces projets est multiple : nos étudiants apprennent à communiquer avec d’autres métiers du digital, développent leur capacité à gérer un projet au long cours, et se créent une expérience professionnelle qu’ils peuvent facilement valoriser lors de leurs recherches d’emploi. » Des workshops avec des clients réels permettent aux étudiants d’acquérir des compétences en conseil et relation client. D’autres projets sont proposés en vue de constituer un portfolio professionnel : « les sujets sont libres, afin qu’ils puissent réaliser un sujet qui leur plaît. Les contraintes données sont là pour apporter un contexte professionnel et accompagner leur travail », conclut le formateur Maxime Vétillard.

Inscrivez-vous pour suivre une formation en UX / UI design avec MyDigitalSchool

Sujets liés :
Publier un commentaire
Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.