A l’ENSP : «J’allais m’éteindre si je ne faisais pas de prise de vue»

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L’Ecole nationale de la photographie, qui vient de prendre ses nouveaux quartiers arlésiens, a dû revoir ses programmes et son modèle de financement face à la crise sanitaire. «Libération» est allé à la rencontre de ses étudiants qui, malgré les frustrations et les difficultés, ont porté leurs travaux à bout de bras.
par Clémentine Mercier
publié le 28 mai 2021 à 19h30

C’est une des plus belles photographies d’Arles : la perspective sur le paysage méditerranéen qu’offre l’architecture de l’Ecole nationale supérieure de la photographie (ENSP) est, en soi, une image de sérénité et de beauté qu’exige l’apprentissage de l’art. Aux pieds de la tour m’as-tu-vu édifiée par Frank Gehry, le nouveau bâtiment de Marc Barani impose un cadre élégant sur l’environnement par son jeu de transparences et de lignes de béton : en voilà un tableau idyllique pour étudier la photographie ! Mais, après une ouverture à marche forcée en 2019, avant fermeture car le bâtiment n’était pas prêt, l’arrivée d’une nouvelle directrice – Marta Gili, venue du musée du Jeu de Paume à Paris –, un déménagement en janvier 2020 et une crise sanitaire en mars, le joli cliché vaut-il réalité ? Quel impact ont eu ces bouleversements sur l’enseignement et les étudiants – 75 en master, 15 en années de césure, 10 en doctorat – dans le marasme ambiant ?

Lors de notre visite au mois d’avril, l’école a presque des airs de ruche. Avec le régisseur, les élèves de troisième année de master accrochent leur deuxième bilan sur des cimaises mobiles dans le hall traversant, peu avant leur diplôme prévu fin mai. Si ce n’est le fléchage de circulation au sol, des masques sur les visages et des cahiers de réservation des salles afin de respecter les jauges, la boîte à outils flambant neuve de l’ENSP a des airs printaniers. Même Pamela, jeune étudiante venue de Goma, en RDC, a pu faire le voyage pour

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