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Inégalités : la crise sanitaire, ses privilégiés et ses oubliés

Grâce aux aides du gouvernement, les revenus des Français ont été peu amputés, selon le rapport de l’Observatoire des inégalités, publié mercredi 2 juin. Mais ce constat masque de grandes différences entre catégories de la population.

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Publié le 03 juin 2021 à 10h18, modifié le 03 juin 2021 à 10h22

Temps de Lecture 2 min.

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« La crise sanitaire et économique frappe d’abord les précaires, les fragiles, et creuse les inégalités de revenus, de patrimoine, de conditions de vie, mais les statistiques n’en mesurent pas encore l’ampleur », estime Louis Maurin, fondateur de l’Observatoire des inégalités et coauteur, avec Anne Brunner, de son huitième rapport bisannuel, publié mercredi 2 juin. « Nous n’assistons heureusement pas à une explosion des inégalités grâce, d’une part, au système de protection à la française et, d’autre part, au “quoi qu’il en coûte” du gouvernement, qui a préservé les ressources des Français », observe-t-il.

Alors que l’activité économique a reculé de 8 % en 2020, une baisse historique, les revenus n’ont diminué, eux, que de 0,6 %. Beaucoup de catégories sociales n’ont subi aucune baisse de ressources, « la grande majorité de la population », précise le rapport. C’est le cas de 19,3 millions d’inactifs, retraités et personnes au foyer, des 5,7 millions de fonctionnaires et d’une majorité de salariés, 14 millions sur 24 millions, notamment des cadres qui ont poursuivi leur activité et perçu leur salaire à taux plein.

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Dix millions de salariés n’ont cependant pas eu cette chance et les mécanismes qui volent au secours des déjà protégés laissent de côté certains publics. Fin 2020, Pôle emploi enregistrait une hausse du chômage de 8 %, soit 270 000 demandeurs d’emploi de plus, mais les inscriptions auprès de cet organisme ne disent pas tout. Il y a ceux qui ne s’inscrivent pas, parce qu’ils sont découragés de rechercher du travail ou parce qu’ils n’ont pas cotisé assez pour y avoir intérêt, dont le nombre est estimé à 1,6 million. Les jeunes sont en première ligne, en particulier les fraîchement diplômés qui ne trouveront pas d’emploi à leur mesure et risquent un déclassement violent, et ceux dont les contrats courts se sont interrompus, environ 400 000 personnes dont 165 000 ont moins de 30 ans. Chez les jeunes de 15 à 24 ans, le taux de précarité atteint 52,7 %.

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Les 3,6 millions de travailleurs précaires, en intérim, apprentissage ou CDD, qui représentent 22 % des ouvriers mais 6,5 % des cadres supérieurs, sont aussi fragilisés. Enfin, on ne sait pas grand-chose des revenus des 3 millions d’indépendants, une catégorie hétérogène qui va de l’artisan maçon au chirurgien. Parmi les 22 % de ménages qui déclarent avoir subi une perte de revenus d’en moyenne 290 euros par mois et par personne, 32 % sont des indépendants.

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