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Libération
Reportage

Le conservatoire de Rouen retrouve le son dans ses murs

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Série : apprendre l’art à l’ère Covid (3/3). Des mois durant, les élèves ont dû étudier à distance, certains ayant pu revenir en présentiel lors des deuxième et troisième confinements. Depuis le 19 mai, élèves et enseignants peuvent retrouver toutes leurs «sensations».
par Marie Klock et photos Florence Brochoire
publié le 3 juin 2021 à 20h18

Le mercredi 19 mai 2021, les Français retrouvaient la possibilité, enfin, de se prélasser en terrasse, au musée, au casino, d’aller voir les films au cinéma et les tamanoirs au zoo, d’assister à des concerts assis sous la pluie, d’organiser des funérailles endiablées avec 50 convives… Pour l’enseignement de la musique, c’était un grand jour également puisque les conservatoires pouvaient à nouveau accueillir la totalité de leurs élèves en présentiel. Le lundi, à deux jours de cette réouverture tant attendue, nous arpentions toute une journée durant les couloirs et les salles de cours du conservatoire de Rouen, imposant pavé de béton doté d’une vaste façade en verre fumé brun authentiquement seventies, où la confusion entre portes et baies vitrées représente un défi de taille pour quiconque a les lunettes embuées par le port du masque. Il est 9 h 30 et nous voilà donc, une journaliste bigleuse et une photographe, bloquées dans un sas entre deux portes coulissantes, à effectuer des gestes erratiques pour tenter de provoquer une ouverture. Heureusement, à cette heure-ci, pandémie ou non, le conservatoire est calme : s’y trouvent de jeunes élèves en premier et deuxième cycles des «CHAM», les classes à horaires aménagés des écoles voisines (école élémentaire Michelet, collège Fontenelle) dont les emplois du temps combinent enseignement scolaire et musical, ainsi que des étudiants plus âgés profitant de la matinée pour travailler leur instrument dans les box en accès libre.

«Tous les outils sont paramétrés pour la voix ; le bas du spectre sonore est inexistant, ce qui rend le son du tuba totalement réfractaire à la visio».

—  Volny Hostiou, prof de tuba

C’est un

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