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« Le CHU, ce “navire amiral” de notre système de santé, prend l’eau, surtout du côté académique »

Les 145 présidents d’université, doyens de faculté, directeurs lancent, dans une tribune au « Monde », un cri d’alarme concernant l’avenir des centres hospitaliers et universitaires qui, sans inflexion majeure, se dirigent selon eux vers une mort annoncée.

Publié le 04 juin 2021 à 03h06, modifié le 04 juin 2021 à 16h19 Temps de Lecture 4 min.

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Un membre du personnel de l’hôpital Pasteur, à Nice, le 19 février 2021.

Tribune. Créés par les ordonnances Debré en 1958, les centres hospitaliers et universitaires (CHU) avaient pour objectif d’intégrer dans un même dispositif le soin, l’enseignement et la recherche, évitant ainsi aux professeurs de médecine d’être accaparés par leur exercice médical au détriment de la recherche et de l’enseignement.

La formation des étudiants devient ainsi plus professionnelle grâce à l’enseignement par des hospitalo-universitaires : ces enseignants-chercheurs, dont l’employeur principal est l’université, peuvent dispenser leur enseignement et mener une partie de leurs recherches à l’hôpital où ils exercent leur activité de praticien.

C’est en nouant une convention avec l’université que les centres hospitaliers régionaux sont devenus des « CHU », avec une organisation partagée entre les missions hospitalières et universitaires, conduites dans les facultés de médecine.

Au-delà des personnels hospitalo-universitaires, c’est tout l’environnement médico-technique et de soin développé par les CHU qui en a fait un modèle internationalement reconnu. On saluera le rôle des praticiens hospitaliers, admirablement investis dans les missions d’enseignement et de recherche dans la formation des professionnels de santé ainsi que dans la contribution au progrès scientifique et médical.

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Mais depuis quelques années, le « navire amiral » de notre système de santé prend l’eau, surtout du côté académique. Tous les dix ans, on fête son anniversaire en lançant à chaque fois de nouveaux signaux de détresse sans que les ministères de tutelle – enseignement supérieur, recherche et innovation, santé et solidarités – ne s’en préoccupent.

En 2018, la Cour des comptes a examiné le rôle des CHU dans l’enseignement supérieur et la recherche médicale. Le diagnostic était alarmant : déclin de la France en matière de recherche biomédicale, triple mission soins-enseignement-recherche trop concentrée sur le soin, modèle de financement inadapté et déséquilibre financier…

L’attractivité des carrières en chute libre

Les directeurs de CHU, pressurés par une logique économique, n’y peuvent pas grand-chose, mais doivent pourtant faire face. L’installation de la tarification à l’activité et l’organisation par la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoires) de 2009 avec une gouvernance plus managériale, peu médicale et dissociée de l’université, ont peu à peu éloigné nos CHU de leur trajectoire académique initiale… non sans conséquences.

L’attractivité des carrières hospitalo-universitaires est en chute libre, de nombreux professeurs de médecine quittent leur emploi pour exercer dans le secteur libéral. Plus grave, le vivier se tarit car la carrière hospitalo-universitaire ne fait plus rêver. Les grands perdants sont les étudiants, qui dénoncent à juste titre les carences de leur encadrement dans leurs stages hospitaliers.

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