Emploi & handicap dans le privé: l'envie de recruter est là?

84% des entreprises du privé emploient un salarié avec un handicap moteur, contre 6% pour le handicap mental. C'est l'un des résultats de l'étude Emploi & Handicap 2021 de Malakoff Humanis. Malgré la crise, "l'envie de recruter est là", promet-elle.

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Quelle place pour les personnes handicapées en emploi ? Une « réalité très disparate » puisque le handicap moteur est nettement plus représenté que les autres (sensoriel, cognitif, psychique, mental) ; 84 % des entreprises emploient un salarié avec un handicap moteur, contre, par exemple, 6 % pour le handicap mental. Ce sont les conclusions de l'étude Emploi & Handicap 2021 réalisée par la Fondation Malakoff Humanis Handicap auprès d'entreprises du secteur privé employant ou ayant employé des personnes handicapées. D'autres observations…

Les grandes entreprises en tête

Plus l'entreprise est grande, plus le recrutement des personnes en situation de handicap est important, tout handicap confondu. Ainsi, 100 % de celles de plus de 250 salariés déclarent employer des salariés handicapés (contre 72 % des entreprises de 10 à 49 salariés), et plus d'un quart (28 %) comptent au moins 30 personnes handicapées dans leurs effectifs. Si près de la moitié des dirigeants (46 %) estime que toutes les fonctions au sein de leur entreprise pourraient être occupées par une personne handicapée, ces dernières sont recrutées principalement sur des postes de production (40 %), d'administration (35 %) ou de manutention (23 %). Par ailleurs, la moitié des entreprises déclare faire appel aujourd'hui au secteur protégé (ESAT ou entreprises adaptées) pour la sous-traitance ou l'achat de prestations. 

Une politique d'inclusion encore timide

Près d'une personne interrogée sur deux estime que l'intégration de travailleurs handicapés est plus simple qu'il y a dix ans. Pourtant seuls 17 % se considèrent « en avance sur ce sujet ». Pour 66%, l'emploi des personnes handicapées est une « préoccupation » mais avant tout d'ordre réglementaire (pour 35 %). Et si 75 % considèrent l'obligation d'emploi comme une « bonne mesure », seul un tiers des entreprises agit en ce sens. Quant aux actions mises en œuvre, elles concernent principalement l'aménagement du poste et du temps de travail (56 %), l'aménagement des locaux (32 %) ou des dispositifs de sensibilisation de l'ensemble des salariés sur le handicap (21 %). Par ailleurs, la mise en place d'un accompagnement spécifique d'un collaborateur handicapé n'est prévue que dans 21 % des cas.

Enfin, si 96% des entreprises déclarent que l'intégration d'un collaborateur handicapé a été globalement positive, seuls 12 % des personnes interrogées estiment qu'elle a modifié positivement la perception du handicap au sein de leur équipe (sensibilisation accrue, adaptation des méthodes de travail, solidarité au sein de l'équipe…). 

« L'envie de recruter est là »

Seules 17 % des entreprises employant ou ayant employé des salariés handicapés en ont recruté de nouveaux au cours des douze derniers mois, un chiffre en baisse de six points par rapport à 2017. Afin de pouvoir recruter plus facilement des travailleurs handicapés, l'accès à des profils adaptés est la première demande des entreprises (80 %), suivie par l'appui d'organismes spécialisés (43 %), des démarches administratives plus simples et plus claires (37 %) et davantage d'aides financières (34 %). Ainsi, logiquement, ce qui freine le recrutement aujourd'hui c'est l'inadéquation avec les métiers exercés dans l'entreprise (68 %), les investissements nécessaires à l'aménagement des locaux et des postes de travail (35 %) et le manque de connaissance et de formation sur le handicap (21 %). Les entreprises voient d'ailleurs dans la communication (23 %), l'accompagnement des structures accueillantes (21 %) et l'évolution des mentalités (14 %) des solutions à ces obstacles.

« Mais, malgré ces freins, l'envie de recruter est là ! », conclut l'étude. Ainsi 38 % des sondés disent avoir l'intention de recruter dans les douze prochains mois. Une intention plus marquée dans les grandes entreprises (67 % vs 26 % dans les structures de moins de 50 salariés) et le secteur sanitaire et social (51 % vs 18 % dans l'industrie).

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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