Mobilités : ce que veulent les jeunes générations
A l'occasion de son sommet annuel, Movin'On a confié à Kantar une enquête auprès des jeunes urbains à travers le monde, afin d'appréhender comment ils envisagent leurs mobilités dans « l'après-Covid ». En quatre points-clés, les principaux enseignements à retenir de cette étude.
1. La première génération vraiment multimodale
« Les 18-34 ans ne sont pas qu'idéalistes, ils sont également pragmatiques. Ils ne rejettent donc a priori aucun moyen de transport, souligne Guillaume Saint, responsable automobile et mobilité monde chez Kantar. Y compris la voiture individuelle, pourvu qu'elle soit propre ! » Ils cherchent à répondre à leurs besoins de mobilité en termes de commodités et de coûts , mais prennent aussi en compte l'impact environnemental et sociétal des modes qu'ils utilisent. « C'est la première génération qui donne vraiment vie à la multimodalité », insiste l'expert.
2. Covid-19, un accélérateur pour les mobilités alternatives
La pandémie a clairement marqu é un frein dans les déplacements pendulaires. Chez les jeunes générations aussi. Ce qui s'est traduit par une hausse de l'utilisation des modes de transport individuels : vélo, marche à pied, trottinettes , … « Mais aussi de la voiture individuelle », souligne Guillaume Saint. Avec, dans le même temps, une défiance croissante à l'égard des transports collectifs, alors qu'a priori ces modes correspondent mieux à leurs valeurs. « Seuls 7 % des jeunes interrogés se disent ainsi pleinement satisfaits lorsqu'ils utilisent les transports publics, contre 20 % pour les vélos et 27 % pour la voiture ! » poursuit-il.
Les générations ont l'habitude de switcher entre vie pro et perso.
Guillaume SAINTResponsable Automobile et Mobilité monde chez Kantar
3. Ils veulent changer le monde
Comme chaque génération avant elles, les générations Y et Z aspirent à changer le monde. Pour autant, les jeunes interrogés ne souhaitent pas renoncer à leur plaisir. « Une notion très importante chez eux », révèle Guillaume Saint. Avec le télétravail, ils aspirent ainsi à des mobilités moins contraintes , notamment le matin ou le soir. Et, espèrent pouvoir retrouver dans leur quartier une vie de village. Rien de contradictoire d'ailleurs avec l'espoir affiché de pouvoir à nouveau voyager loin.
Moins souvent, mais plus longtemps. Ces jeunes imaginent ainsi des « voyages hybrides » analyse Guillaume Saint, mêlant travail et tourisme. « Ils sont plus agiles que les générations précédentes, et ont vraiment cette habitude de switcher entre vie perso et pro. »
4. Des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics et des entreprises
La jeune génération se dit « prête à travailler avec les entreprises, la sphère publique pour changer de comportements et adopter des alternatives plus vertueuses » souligne Guillaume Saint. C'est pourquoi ses attentes sont fortes vis-à-vis des différentes parties prenantes : entreprises, pouvoirs publics.
Elle attend d'eux qu'ils s'impliquent davantage pour favoriser les infrastructures et les mobilités alternatives ou le télétravail. Avec, à noter aussi, une méfiance plus marquée de ce côté-ci de l'Atlantique qu'en Amérique du Nord concernant l'usage de leurs données personnelles. Une inquiétude qui, en Europe, transcende d'ailleurs les générations.
Etienne Thierry-Aymé ( )