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Examens et soutenances bousculés : les étudiants redoutent une dévalorisation des « diplômes Covid »

Crise sanitaire et confinements ont considérablement perturbé les modes d’évaluation. Et privé de nombreux jeunes de ces « rites de passage » de la vie universitaire.

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Publié le 08 juin 2021 à 01h07, modifié le 08 juin 2021 à 17h34

Temps de Lecture 5 min.

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Au terme d’une année universitaire chaotique, les examens, partiels et soutenances, étapes incontournables et rites de passage de la vie étudiante, ont été transformés par la pandémie. Modes d’évaluation revisités, développement des questionnaires à choix multiples (QCM), soutenances en visioconférence, épreuves adaptées à des cours suivis presque intégralement en ligne.... Toutes disciplines confondues, 40 % des examens ont ainsi été organisés « à distance » au premier semestre, selon les estimations de la Conférence des présidents d’université (CPU). Une petite révolution.

Chez certains étudiants, ces examens à distance ont alimenté une inquiétude quant à la valeur de leur diplôme. « L’examen génère des affects et des attentes. Avec la crise, ils ont été lissés, vidés de leur contenu émotionnel », dit Cécile Van de Velde, sociologue de l’éducation à l’université de Montréal.

Lily Didier, 18 ans, en première année de droit à Albi (Tarn), avait déjà des doutes sur la reconnaissance de son bac, obtenu en 2020. Cette année, ses premiers examens de fin de semestre se sont déroulés sur la plate-forme académique Moodle. « En droit constitutionnel, l’épreuve de dissertation a duré une heure et demie au lieu de trois heures, on nous demandait de rédiger une introduction, de faire un plan et de mettre des tirets à la place de paragraphes rédigés », explique-t-elle. L’étudiante garde l’impression « de ne jamais avoir bien abouti [s]on travail, de ne pas avoir rendu ce dont [elle était] capable ». Elle a validé son année avec 10,7 de moyenne, sans avoir rédigé une dissertation de droit dans les règles de l’art. « J’ai peur d’arriver sur le marché du travail avec un bac et des études de droit moins valorisés que les générations précédentes », dit-elle.

Année « inaboutie »

Ce sentiment de perte de valeur a été documenté par trois chercheurs en sociologie de l’université de Pau, auteurs d’une enquête dont les premiers résultats ont été publiés le 5 mai (« La pandémie de Covid-19 : une crise sanitaire révélatrice de la diversité des conditions de vie étudiantes »). Ils notent que « plusieurs étudiants dressent un bilan particulièrement amer de leur année universitaire, qu’ils qualifient fréquemment d’inaboutie ou de projet inachevé ». Cette impression est liée « en grande partie à l’absence de certains rituels estudiantins : temps consacrés aux collègues étudiants, soirées, passage des examens ». Ils observent ainsi que la question de la valeur des études ou du diplôme « semble jouer un rôle important dans les inquiétudes des répondants ».

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