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Le sous-financement chronique des universités doit cesser, selon la CNCDH

La Commission nationale consultative des droits de l’homme juge sévèrement une politique qui creuse, selon elle, les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur.

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Publié le 09 juin 2021 à 16h00

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Un étudiant tient une pancarte pour dénoncer la précarité et le manque de moyens des universités françaises, dans une manifestation, à Paris, le 20 janvier.

« Le manque généralisé de moyens accordés à l’enseignement supérieur remet en question le respect des droits fondamentaux » : la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu un avis des plus pessimistes concernant la politique conduite ces dernières années dans le champ universitaire. Dans un premier avis sur l’accès à l’éducation dans l’enseignement primaire et secondaire, la Commission avait alerté il y a un an sur l’urgence de garantir l’égalité des chances et le droit à l’éducation pour tous. Ce deuxième avis, publié au Journal officiel dimanche 6 juin, vient le compléter sur la question de l’enseignement supérieur qui accueille des effectifs en croissance constante, de l’ordre de 40 000 étudiants supplémentaires par année.

Inégalités d’accès à l’information, traitements différenciés, manque de transparence en matière d’orientation, accueil et accompagnement des étudiants entravés, limitation croissante de la liberté académique… Les conséquences de la pénurie de moyens sont multiples, s’inquiète la Commission, garante du respect par la France de ses engagements en matière de droits de l’homme. « Certaines branches de l’enseignement supérieur s’inscrivent dans un processus de paupérisation, illustre-t-elle, alors même que l’une des ambitions de l’université est de contenir, voire de remédier aux inégalités. »

Les écarts entre étudiants semblent s’accroître et les moyens accordés sont de plus en plus insuffisants. En principe gratuit, l’enseignement supérieur a en fait « un coût de nature à provoquer des inégalités d’accès » et, de surcroît, « des biais constatés dans le système d’orientation et de sélection des élèves conduisent à éloigner certaines populations de l’enseignement supérieur », relève la CNCDH.

Lire aussi l’entretien avec Bernard Lahire : Article réservé à nos abonnés « Les lycéens ont intégré les hiérarchies scolaires, et n’abordent pas les études avec la même confiance »

Elle déplore également que le manque de moyens accordés aux lycées en matière d’orientation conduise à une privatisation croissante de l’accès à l’information. « Les lycéens sont inégalement armés pour faire face à la masse de documentation mise à disposition par une grande diversité d’acteurs (associatifs, étatiques, privés…) et sur de nombreux supports (sites en ligne, salons, documents imprimés…) et leur capacité à comprendre et à mobiliser ces informations de façon stratégique varie notamment en fonction de leur milieu social, ce qui génère des inégalités », poursuit la Commission.

Parcoursup, « une violence symbolique »

Pour y remédier, elle recommande au ministère de l’éducation nationale de renforcer les systèmes d’orientation publics, notamment à l’adresse des élèves de milieux sociaux défavorisés, mais aussi les systèmes d’accompagnement comme le tutorat et le mentorat. Côté enseignement supérieur, les capacités d’accueil dans les filières sous tension doivent augmenter, accompagnées des moyens humains et financiers adaptés, tout en tenant compte des possibilités de débouchés offerts.

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