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En chiffres

Le secteur de la construction tire l'emploi à la hausse en France

Les effectifs salariés ont augmenté de plus 86.000 de janvier à mars, malgré le recul du PIB, a indiqué l'Insee jeudi. Cette embellie s'explique notamment par le dynamisme du secteur du bâtiment.

La construction comptait fin mars 51.000 emplois salariés hors intérim de plus que fin 2019.
La construction comptait fin mars 51.000 emplois salariés hors intérim de plus que fin 2019. (Shutterstock)

Par Alain Ruello

Publié le 10 juin 2021 à 09:33Mis à jour le 10 juin 2021 à 18:57

L'emploi salarié a repris des couleurs au premier trimestre. Il a augmenté de 86.100 de janvier à mars, pour atteindre 25,3 millions selon des chiffres définitifs de l'Insee pour le premier trimestre publiés jeudi. Soit une hausse de 0,3 %. C'est 29.000 postes de plus que ce qui ressortait de l'estimation provisoire de l'institut début mai, et ce malgré un recul du PIB de 0,1 % sur la période.

La hausse a été portée par le secteur privé : près de 89.000 emplois en plus, « en net rebond », estime l'Insee (+0,5 %), tandis que la fonction publique a accusé un léger retrait (-2.700). Pour rappel, le concept d'emploi se réfère aux critères du Bureau international du travail, et inclut toute personne ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également celles n'ayant pas travaillé pour certaines raisons, comme l'activité partielle par exemple.

Industrie, construction…

Les effectifs de l'industrie sont restés stables. Ils ont de nouveau nettement progressé dans la construction (près de 20.000 emplois de plus). Dans le tertiaire marchand, qui représente la très grande majorité des postes, le rebond est resté modéré, à +48.000.

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Comment expliquer de tels chiffres alors que le PIB a légèrement régressé au premier trimestre ? « Le rebond est net par rapport à la légère baisse du quatrième trimestre, et encore accentué par rapport à l'estimation flash de début mai », convient le chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l'Insee, Sylvain Larrieu. Pour autant, la révision entre données provisoires et définitives, même relativement importante, n'est pas exceptionnelle, et s'explique notamment par des raisons statistiques (plus grande exhaustivité des données dans le second cas).

Du côté de l'Acoss, on avance une raison plus économique. S'ils n'ont pas connu de confinement national, ces trois mois ont été marqués par plusieurs restrictions locales, dans quelques départements en février avant une extension dans seize autres le 19 mars, dont l'Ile-de-France. « Du fait de leur caractère local et de leur montée en régime progressive, ces mesures ont eu un impact modéré sur l'emploi », poursuit l'organisme central de la Sécurité sociale.

Perspectives de sortie de crise

Autre élément porteur : la perspective d'une sortie de crise rapide avec la montée en charge de la vaccination a probablement incité les employeurs à conserver leurs salariés, même dans les secteurs les plus touchés. Qui plus est, la situation des deux secteurs les plus fragilisés - l'hébergement-restauration et les activités récréatives - s'est améliorée sur la période.

Tout cela n'efface pas les stigmates de plus d'un an de crise, même si au global on se rapproche des niveaux de fin 2019. Avec un bémol : l'emploi salarié privé reste encore inférieur de 243.400 à son niveau d'alors, avec l'exception de la construction qui a gagné 51.000 postes, selon l'Insee. A l'inverse, l'emploi public a augmenté de 33.600. Le tertiaire non marchand aussi continue sur sa lancée, porté par la santé.

Qu'en sera-t-il au deuxième trimestre ? La période a connu un gros mois de confinement général , mais les perspectives de sortie de crise, couplées à un calendrier de sortie des aides de l'Etat très progressif, étaient encore plus tangibles vu des employeurs. Même s'il faut rester prudent, les premiers éléments de la reprise économique, et notamment de la consommation, laissent espérer que la vague de licenciements attendue d'ici à la fin de l'année restera d'ampleur limitée .

Sans avancer de chiffres, Sylvain Larrieu estime que l'emploi devrait logiquement « connaître un petit creux en avril », mais que les secteurs qui ont rouvert depuis présentent « une réserve très importante ». L'Insee présentera ses prévisions pour 2021 le 1er juillet lors de la publication de sa prochaine note de conjoncture.

Alain Ruello

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