Les départements, dont les Français vont élire les «conseils» dans quelques jours, exercent des responsabilités importantes sur les collèges : outre la construction et l’entretien des locaux, l’emploi des personnels techniques, ouvriers et de service ainsi que la restauration et la carte scolaire, ils peuvent, aux termes des lois de décentralisation, y «organiser des activités éducatives, sportives et culturelles». Il ne semble pas, pour autant, que leur politique en ce domaine soit toujours très visible ni bien identifiée par les électeurs. C’est dommage ! Car, entre prolongement de l’école primaire et préparation au lycée, le collège peine à trouver sa place dans le système scolaire français et l’on n’en parle, bien souvent, que pour évoquer les questions d’incivilité ou de harcèlement, sans poser les problèmes en termes de prévention, de projet éducatif et de lien avec leur environnement. Or, si le collège correspond au temps décisif de l’adolescence, l’on traite trop souvent les collégiens soit comme des petits enfants, soit comme des jeunes adultes… alors qu’il faudrait prendre en compte l’adolescence comme le temps privilégié de la socialisation secondaire : le moment où l’élève se construit un tissu de relations à l’extérieur de la famille et où il choisit les domaines dans lesquels il va s’investir. C’est un moment fondé sur l’exploration, la découverte et l’expérimentation au cours duquel il est essentiel de lui proposer un modèle alternatif à la transgressio
TRIBUNE
Pour un collège de la tête, du cœur et de la main
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publié le 13 juin 2021 à 21h52