«On garde le masque, cheveux attachés», lance Bélinda Bergel, professeure de modern jazz de 32 ans. Deux semaines après la reprise de la danse pour les mineurs, le 19 mai, les rappels du protocole sont encore de mise à l’école d’arts Prizma de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Les douze élèves, âgées de 12 à 14 ans, débutent par un gainage, réveillant des muscles plus ou moins assommés par les confinements successifs. En retard, Romane passe discrètement le pas de la porte. «Je ne pensais pas te revoir !» s’exclame sa prof.
Un échauffement plus tard, les ados attaquent une chorégraphie aux accents afro et ragga. Le temps dansé est d’autant plus précieux que les cours s’arrêtent mercredi dans cette école. Un titre de Beyoncé résonne entre les murs roses pétants, faisant immédiatement vibrer les corps, enfermés dans un quadrillage noir tranchant avec le sol gris. Une manière de faire respecter la distance obligatoire d’au moins un mètre. «On voit ce qu’il vous reste dans la tête et dans les jambes. Et après on recommence», lâche dans un rire Bélinda Bergel.
«Un vrai manque»
Les parenthèses dansées que Romane, 13 ans, s’est offertes dans le jardin de sa maison de campagne n’ont pas suffi à combler un «vrai manque». La jeune fille est partagée entre joie de rep