Ah le plombier des villes… Toujours en retard, toujours trop cher, souvent désagréable. La profession, auréolée d’une réputation à redorer, accumule les mauvais points. La faute aux arnaques, répandues, qui font craindre à la moindre panne de chauffe-eau de se retrouver à demi ruiné, comme lorsque l’on perd ses clés et que la porte fermée oblige à contacter en urgence un serrurier qui a généralement la main lourde. Des artisans à vélo repensent les contours de leur métier pour l’humaniser, et imposer un autre rythme – à leur vie et à la ville. Elian Alluin est un pionnier en la matière, installé à son compte depuis 2014, sous le nom de Cycloplombier qui œuvre à Paris intra-muros. On s’est mis dans sa roue.
Le 3 juin, à 8h30, le précurseur a de petits yeux. Carrure de sportif, mollet en béton et polo siglé aux couleurs de son entreprise, il est de bonne humeur malgré la fatigue. Elian Alluin, la petite quarantaine, a été barman puis vendeur d’objets design avant de se mettre à son compte. Il y a quelques mois, il a pris la décision de créer sa PME, qui emploie deux personnes, elles aussi en reconversion, ce qui illustre l’un des points communs à beaucoup de celles et ceux qui font le choix de l’artisanat au format slow et souvent changent de vie.
Dans le parking en sous-sol qui leur sert de local, à deux pas du canal de l’Ourcq, dans le XIXe arrondissement, le matériel tient dans l’espace prévu pour garer une voiture. On trouve là des écrous, des siphons et des boulons,