Coup d’œil charmeur, flot de paroles intarissable, sourire scintillant comme un enjoliveur… Cyrille Frantz excelle dans l’art de vendre des voitures, et ça se voit. Le directeur général délégué du groupe de concessions automobile Bymycar, chargé des marques BMW et Mini en région parisienne, reçoit dans son site pilote de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Bymycar a fait du garage boutique de 10 000 mètres carrés, frappé du logo de la marque allemande, la vitrine de ce que sera la concession de demain. Celle qui doit répondre aux révolutions de la mobilité, où l’automobile est électrifiée, partagée, confrontée aux transformations du numérique.
« Imaginez que vous veniez à la concession, dit M. Frantz, qui suppose vite que vous pourriez devenir un client. On ne va pas juste vous proposer une voiture neuve ou d’occasion, mais aussi un bouquet de services : un camion atelier mobile pour aller faire l’entretien du véhicule chez vous, une application avec interface vidéo pour rendre les devis de réparation plus transparents, la possibilité de louer des accessoires, comme un coffre de toit pour les vacances ou même une voiture de la concession. »
« Et si vous avez peu de temps, vous pouvez, par une application smartphone, laisser le véhicule pour un entretien sans passer par l’accueil, ou encore, pour les pros, acheter des pièces en dehors des heures d’ouverture », ajoute le manageur en désignant des rangées de casiers avec écran tactile destinés à laisser des clés de véhicule ou à récupérer un colis. La puissance de feu d’une société comme Bymycar – troisième groupe de concessions français avec 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 18 marques (dont Renault et Peugeot), 90 sites, 2 730 emplois – lui permet d’investir dans son avenir.
Système de franchises
Le propriétaire, Jean-Louis Mosca, 386e fortune française en 2020 selon le magazine Challenges, a l’intention de faire de son entreprise un leader européen de la mobilité. Du coup, il parie sur un développement tous azimuts, au-delà des murs mêmes de ses concessions. Pour orchestrer sa stratégie, il a embauché, en juillet 2020, un ex-haut cadre de PSA, Carlos Gomes, comme directeur général. Il vient de racheter à Renault l’opérateur de VTC Marcel. Et il a dans son viseur la start-up En voiture Simone, une « appli » pour passer le permis de conduire.
Aujourd’hui, une part minime des commerces automobiles appartiennent en propre aux constructeurs : chez Stellantis, seulement 8 % des sites de vente
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