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TRIBUNE

Parcoursup au service du tri social

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L’algorithme s’inscrit dans une réforme globale de l’orientation en France qui sacrifie une partie de la jeunesse aux exigences du marché du travail, dénonce Julien Gossa, maître de conférences à l’université de Strasbourg.
par Julien Gossa, Maître de conférences à l'université de Strasbourg
publié le 20 juin 2021 à 15h38

Depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron, le code de l’éducation a été modifié 178 fois, soit plus d’une fois par semaine scolaire. Cet indicateur doit être considéré avec précaution, mais la liste des réformes est vertigineuse. De la maternelle au doctorat, sans oublier la formation professionnelle et l’apprentissage, tous les secteurs, toutes les voies et tous les niveaux d’éducation des Français ont été modifiés, y compris le système d’orientation, l’organisation des rectorats et des inspections générales, ou encore la formation et la carrière des enseignants.

Parmi ces réformes, une des plus visibles pour les familles est l’introduction de «Parcoursup» comme plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur. Sur cette plateforme, les lycéens formulent leurs vœux de poursuite d’études, puis acceptent ou refusent des propositions d’entrée dans l’enseignement. Elle est conçue de telle sorte qu’une majorité de candidats reçoit une majorité de refus et de mises en attente. Cela ne manque ni ne manquera jamais de générer colère et frustration dans les familles.

Cette année, une nouvelle réforme a supprimé les trois filières du lycée général pour les remplacer par un choix de «spécialités» et d’«options», plus ou moins à la carte. Ces choix conditionnent lourdement les possibilités de poursuite d’études, mais sans que les familles puissent évaluer dans quelle mesure. Des choix lourds de conséquences ont donc été faits en aveugle par les familles.

Ce n’est pas un éch

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