TRIBUNE

Les algorithmes peuvent aider à l’ouverture sociale des grandes écoles

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Tout processus de sélection implique une part d’aléatoire, rappelle Vincent Tiberj, professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le vrai problème est de prétendre que Parcoursup est neutre. Il n’appartient qu’à nous d’améliorer le dispositif.
par Vincent Tiberj, Professeur de sciences politiques à Sciences-Po Bordeaux
publié le 20 juin 2021 à 15h41

Parcoursup s’est imposé et a imposé le cadre dans lequel sont désormais sélectionnés les futur·e·s étudiant·e·s. Désormais l’essentiel des lycéen·ne·s est «mouliné» dans ce système de classement de tous contre tous. Il y a là une forme de froide violence symbolique qui les fait entrer dans une compétition nationale, loin des repères et du cocon de leur lycée, de leur classe et de leurs réseaux d’interconnaissance. Et même si le système se veut transparent, il y a indubitablement des inégalités d’information qui redoublent les inégalités sociales qu’on connaît bien. Certaines familles sont mieux armées que d’autres pour soutenir les leurs, les aider à choisir ou à remplir leurs dossiers.

Au centre du processus de sélection de beaucoup de formations, on trouve désormais les algorithmes et ceux-ci focalisent la plupart des critiques. Bien sûr, il existe encore des formations «à algorithme faible» et où la lecture qualitative des dossiers reste prédominante (par exemple dans certaines CPGE). Mais face à l’afflux des candidatures, dans le calendrier restreint imposé par la plateforme, beaucoup de formations n’ont ni les moyens humains ni le temps pour se passer de ce dispositif de classement fondé sur les notes du lycée.

Le facteur chance

Les algorithmes sont-ils injustes ? C’est ce que pensent beaucoup de lycées, de lycéen·ne·s et de fami

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