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Au chevet des volcans, les chercheurs développent des techniques d’investigation étonnantes

Chimie des minéraux, nouvelles méthodes de tomographie, modélisations numériques… Mises au service de la volcanologie, ces techniques permettent de mieux appréhender les scénarios des éruptions passées et à venir.

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Publié le 14 juin 2021 à 19h00

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Des cendres s’élèvent dans les airs lors de l’éruption du volcan La Soufrière sur l’île de Saint-Vincent, dans les Caraïbes orientales, le mardi 13 avril 2021.

La sismologie, la géodésie et l’étude des gaz ne sont pas les seuls moyens d’observer l’activité d’un volcan. Ces dernières années, plusieurs disciplines se sont dotées d’une gamme d’autres techniques d’investigation, parfois étonnantes. A commencer par les plus anciennes de ces spécialités : la pétrologie et la minéralogie, qui bénéficient des progrès réalisés dans le domaine de la « chronométrie de diffusion » [diffusion chronometry en anglais].

Les dépôts de roches et de cendres volcaniques recèlent de minuscules minéraux à même de livrer des informations sur le scénario des éruptions du passé. En particulier, certains cristaux présentent des changements de composition chimique entre leur cœur et leurs bordures, plus ou moins nets selon la durée pendant laquelle ils ont été exposés à un magma différent de celui à l’intérieur duquel ils ont été formés. « En mesurant précisément ces variations, on est désormais capable d’estimer en combien de temps le réservoir d’où sont parties les éruptions successives d’un volcan a été déstabilisé par l’injection d’un nouveau magma venu des profondeurs », résume Severine Moune, physicienne à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), dont l’équipe a découvert que, pour la Soufrière de Guadeloupe, ce délai a parfois été très court : trente-quatre jours seulement. Une information que les chercheurs devront désormais prendre en compte dans leurs modèles de prévision.

Une carte des retombées

La géophysique a, elle aussi, connu de belles avancées avec l’arrivée de nouvelles méthodes de tomographie, non plus basées sur une mesure de la conductivité électrique du sol mais sur celle des muons. Ces particules, très pénétrantes, produites par la rencontre des rayons cosmiques avec l’atmosphère terrestre, forment un flux constant et permanent venu du ciel, dont il est possible de tirer parti pour réaliser des images en trois dimensions de la structure interne des édifices volcaniques. C’est ce que s’efforce de faire, depuis dix ans, l’équipe de Marina Rosas-Carbajal, chargée de recherche CNRS à l’IPGP, grâce à des détecteurs de muons disposés autour de la Soufrière de Guadeloupe. En combinant les données récoltées par ces instruments à d’autres, ces chercheurs sont, en 2016, parvenus à localiser des zones de fragilité qui seraient, selon eux, susceptibles de provoquer, un jour, un effondrement du volcan. Ils sont depuis allés plus loin en démontrant que cet outil peut être employé pour suivre la circulation des fluides à l’intérieur des structures hydrothermales. Comme celles qui sont susceptibles d’être impliquées dans le déclenchement de certaines éruptions dites phréatiques, aujourd’hui imprévisibles.

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