Au terme d’une année scolaire mouvementée au lycée, la bienveillance semble avoir prévalu en cette première journée de grand oral. C’est en tout cas ce que défend Virginie (qui a requis l’anonymat), professeure d’histoire-géographie convoquée, ce lundi 21 juin, au lycée Marcel-Pagnol d’Athis-Mons (Essonne) pour évaluer quelques-uns des 525 760 candidats étrennant, entre le 21 juin et le 2 juillet, l’épreuve reine du « bac Blanquer ». « Nous avons vu ce matin des élèves qui essayaient de faire au mieux, observe l’enseignante, venue d’un établissement voisin, à Savigny-sur-Orge (Essonne). Pour nous aussi, tout cela est nouveau. »
Nouveau, l’examen oral de vingt minutes (quarante, en comptant le temps de préparation), découpé en trois étapes : cinq minutes d’exposé face au jury, dix minutes de questions-réponses, cinq minutes d’échange sur le projet d’orientation du candidat. Nouveau – et important –, le barème : l’épreuve vaut pour 10 % de la note finale du baccalauréat dans la voie générale, et même pour 14 % dans la voie technologique. Nouveau – et complexe – le contexte sanitaire : ce grand oral, dont les syndicats et les associations d’enseignants n’ont cessé de critiquer le maintien, est, avec la philosophie, la seule épreuve terminale maintenue pour cette session hors norme du bac, la deuxième impactée par le Covid-19.
« Le maître mot sera la bienveillance », a martelé le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, en faisant part, début mai, des principaux aménagements consentis du fait de l’épidémie : les candidats peuvent conserver leur brouillon sous les yeux, si nécessaire, et transmettre au jury la liste des impasses faites au programme, après une année scolaire en pointillé.
« Il n’y [aura] pas de piège, ce sont des questions d’approfondissement », a encore souligné à leur intention le ministre, mi-juin, à quelques jours du coup d’envoi de la session. Deux questions seulement, préparées par les élèves au fil de l’année dans les deux enseignements de spécialité suivis en terminale, pour n’en développer qu’une, au choix du jury, le jour J.
« Question de cœur »
Il y a, parmi le demi-million de candidats, les « chanceux » : ceux qui, ce lundi, se réjouissent d’être « tombés » sur leur « question de cœur ». « Le jury ne m’a pas posé de questions très dures », juge Amina, convoquée au lycée Marcel-Pagnol d’Athis-Mons. La lycéenne croisait les doigts pour être interrogée sur « sa » question de sciences économiques et sociales. La chance lui a souri. « Je ne me suis pas sentie piégée, dit-elle ; on a senti que c’était nouveau, pour eux les enseignants, comme pour nous les candidats. »
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