Seine-Saint-Denis : le pôle de recherche Biocitech veut soutenir de jeunes pousses
Implanté à Romainville, le site de biotechnologies Biocitech, qui regroupe une trentaine d'entreprises du domaine médical, veut recruter cinq start-up innovantes pour accompagner la relocalisation de la production et incarner le fleuron de l'excellence française.
Par Loana Berbedj
Le « joyau de Romainville » cherche ses futures pépites. Implanté sur cette commune de Seine-Saint-Denis depuis près de 20 ans, le pôle de recherche en biotechnologies, Biocitech, cherche à recruter cinq start-up innovantes du secteur de la Santé. À travers l'appel à candidature « La Cité des Start-ups de Santé », le site, porté par la Caisse des Dépôts et le Groupe Fiminco, poursuit ses efforts pour devenir « l'incubateur des jeunes pousses de la healthtech ».
« Lorsque les jeunes sociétés s'installent, elles font face à deux contraintes : le prix des locaux, souvent trop chers à Paris, et le manque d'espace qui les pousse à rapidement déménager », explique Patrick Delvoye, directeur général adjoint du Groupe Fiminco. Biocitech, qui dispose de plus de 3 hectares destinés à accueillir l'expansion de ces structures, porte également l'ambition d'attirer de grandes entreprises de pharmacie et d'être l'un des fleurons français de la recherche.
Une trentaine d'entreprises déjà implantées
A l'heure actuelle le pôle de recherche, bien desservi en transports en commun, accueille déjà plus d'une trentaine d'entreprises de différentes tailles. Parmi elles, Pherecydes Pharma , spécialiste du développement de traitements antibactériens pour combattre les infections résistantes aux antibiotiques.
« L'entreprise, très reconnue sur les marchés, a été introduite en bourse en début d'année et a reçu huit fois le montant proposé au départ », indique Patrick Delvoye. Ces experts, à l'image de Galapagos, une société européenne pionnière en matière de développement de médicaments innovants, « pourront inspirer les jeunes pousses et leur faire bénéficier de leur expérience », reprend-il.
Une bourse de soutien de 10.000 euros
Les candidats, qui doivent avoir entre 2 et 5 ans d'existence, sont tenus de présenter des activités de développement et d'industrialisation dans les secteurs de la Santé, humaine ou animale, la dépollution et l'environnement, la technologie médicale ou encore la biologie. Durant leur première année sur le site, les nouveaux arrivants seront dispensés de charges, de loyer, et disposeront d'une bourse de soutien de 10.000 euros ainsi que de moyens de communication pour faire connaître leur activité.
Biocitech veut participer à la stratégie nationale de reconquête d'indépendance en matière de recherche et de production dans le domaine de la Santé. « Il y a une trop grande dépendance à la production de médicaments et de vaccins à l'étranger. La crise sanitaire nous l'a particulièrement démontrée », fait valoir Patrick Delvoye.
Pourtant, il y a une cinquantaine d'années, plus de 4.500 salariés travaillaient sur le site de Romainville, lieu emblématique dans l'histoire de la recherche pharmaceutique. Les laboratoires Roussel-Uclaf, Rhône-Poulenc ou encore Sanofi y étaient établis avant l'arrêt des activités dû à leur délocalisation à la fin du XXe siècle.
Dans la mesure où seules les activités de recherche ont été maintenues sur la commune, 500 postes ont pu être préservés. « Mais le territoire a subi une perte de plus de 3.000 emplois », ajoute le promoteur qui voit Biocitech comme un réel enjeu pour le recrutement local, « grâce au retour de la production industrielle ».
Loana Berbedj