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Affelnet : l’impossibilité de mener une réforme qui convienne à tout le monde

En matière de mixité sociale et scolaire, il est difficile d’appliquer les principes du vivre-ensemble tout en répondant aux désirs des familles.

Publié le 26 juin 2021 à 09h58 Temps de Lecture 4 min.

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Près de 800 000 collégiens vont recevoir d’un jour à l’autre leur affectation en lycée. Mais à Paris, la concurrence fait rage pour les quelque 12 000 futurs lycéens. Hormis les questions d’équité de traitement, beaucoup, dans les rangs des parents parisiens, agitent l’argument du calendrier. Fallait-il, en pleine épidémie de Covid-19, alors que la communauté éducative sort éprouvée de quinze mois de crise sanitaire, jouer à Paris au chamboule-tout avec les règles d’entrée au lycée ? « Le contexte particulier, qui a vu nombre de foyers s’éloigner de l’école, n’est sans doute pas idéal, observe Cécile Frattaroli de la fédération de parents PEEP Paris. Mais y en a-t-il un de bon ? »

En matière de carte scolaire, les réformes (ou les tentatives de réformes) ont souvent inauguré les quinquennats. Ainsi en a-t-il été de la suppression progressive (et limitée) de la sectorisation à l’entrée au collège, lancée en 2007 au début de la présidence de Nicolas Sarkoy. Un an plus tard, Affelnet, procédure d’affectation des lycéens par le Net, était déployée dans les académies, suscitant rapidement des débats à Paris. Ailleurs, le suspense est limité par l’absence de choix : un, deux, trois lycées tout au plus par ville. Pas de quoi nourrir la foire d’empoigne.

Paris et ses vingt arrondissements, où l’extrême richesse côtoie l’extrême pauvreté, doit encore composer avec son héritage : une opposition historique entre l’ouest, terre privilégiée d’implantation des grands lycées napoléoniens, et l’est, plus populaire, plus pauvre en enseignement général. Nulle part ailleurs qu’à Paris on ne compte une telle densité de collèges (116, rien que dans le public) et de lycées (44 dans les voies générale et technologique, accueillant des élèves 2de). « Nulle part ailleurs, on n’a vu s’installer une telle hiérarchisation entre les établissements », martèle-t-on dans l’entourage du nouveau recteur et chancelier des universités, Christophe Kerrero. « Ce timing n’a rien de politique », assure-t-on en Sorbonne, où l’ancien directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer a pris ses quartiers il y a un an : « On est simplement arrivé au bout d’un cycle, la réforme est engagée depuis des années, on ne pouvait plus attendre. »

« Logique mortifère »

« Plus attendre », parce que les élèves mécontents (mal affectés, voire sans affectation) n’ont cessé de donner de la voix : quelque 2 000 recours ont été formulés en juin 2020 ; entre 600 et 800 lors des précédentes sessions. « Plus attendre », parce que l’algorithme a beau avoir été reparamétré pour prendre en compte un bonus pour les boursiers, puis de véritables quotas, dans le sillage du « bug de Turgot » (ce lycée du 3e arrondissement qui a vu affluer, en 2016, plus de 80 % de boursiers, un record), Affelnet n’a pas su enrayer la logique des « lycées de niveau ».

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