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Le secteur des cosmétiques lance son « Plastic Act »

La Fédération des entreprises de la beauté a lancé un plan d'actions afin de réduire l'usage du plastique dans les emballages. Objectif : faire reculer de 15 % les quantités utilisées d'ici à 2025. Un chantier complexe qui va passer par l'écoconception et le recours à de nouveaux matériaux.

Le développement de recharge 100 % recyclable et l'offre de vrac, notamment pour le parfum, vont se développer.
Le développement de recharge 100 % recyclable et l'offre de vrac, notamment pour le parfum, vont se développer. (Kzenon/Shutterstock)

Par Dominique Chapuis

Publié le 24 juin 2021 à 15:43Mis à jour le 24 juin 2021 à 16:16

Le secteur de la cosmétique se met en ordre de marche pour réduire l'utilisation de plastique dans ses emballages. La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) - qui représente 85 % des volumes produits en France- a présenté jeudi son « Plastic Act », un plan d'actions qui vise à réduire de 15 % les quantités d'ici à 2025.

Une démarche qui s'inscrit dans le cadre de la loi antigaspillage . La France est le premier pays à se doter d'un objectif de sortie du plastique à usage unique d'ici à 2040. « La cosmétique représente 5 % des emballages plastiques en France, soit environ 55.000 tonnes, précise le délégué général de la FEBEA, Emmanuel Guichard. Notre ambition est d'ici à 4 ans d'en supprimer 8.500 tonnes. »

De nouvelles résines

Dans le pays champion de la beauté dans le monde, de nombreuses entreprises, notamment les grands groupes, se sont déjà engagées dans cette voie. Le numéro un mondial, L'Oréal, vient, par exemple, d'annoncer la mise au point du premier flacon cosmétique en plastique entièrement recyclé. Il sera fabriqué à partir de 2025 pour Biotherm. La Fédération veut, elle, « embarquer toutes les entreprises quelle que soit leur taille pour créer un éco système », poursuit le délégué général, sur un marché où de jeunes labels naissent tous les jours.

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Le « Plastic Act » propose deux pistes : réduire l'usage net du plastique, grâce à l'écoconception et en adoptant de plus grand format ; substituer au plastique d'autres matériaux , résines recyclables, verre ou papier avec des propriétés imperméables. Les emballages de cosmétiques sont, en effet, très différents de ceux de l'alimentaire. « La durée de conservation des produits est plus longue, 18 mois environ, avec de fortes contraintes sanitaires, et une utilisation en milieu humide », précise Géraldine Poivert, présidente de @The (RE) SET Company, le cabinet de conseil en transition écologique en charge du projet.

Plus de vrac et de recharges

Autre difficulté, les différences de tailles, selon les catégories, par exemple entre une bouteille de shampoing et un rouge à lèvres : des volumes plus réduits, mais avec des besoins singuliers. Sans oublier les échantillons qui sont légion dans le secteur. Déjà, le taux de recyclage des flacons pour le capillaire (similaires à ceux de l'agro alimentaire) serait de 60 %. « Cette diversité rend plus complexe la substitution de matériaux, car il ne faut pas qu'au final, les nouveaux soient moins fiables », reprend l'experte.

Parmi, les solutions pour réduire son empreinte plastique, le secteur veut développer les recharges 100 % recyclables, ou l'offre de vrac. Mais avec « des standards sanitaires stricts pour le remplissage sur les lieux de vente, et des consignes de lavage des contenants », insiste la FEBEA. « Cela va concerner surtout les parfums et certains nettoyants avec de l'alcool, car cela présente moins de risque », estime Géraldine Poivert. Thierry Mugler a été pionnier en lançant, dès 1992, ses fontaines de parfum Angel. Les marques devront aussi s'adapter pour proposer ce système de recharges pour les achats sur internet (15 % des ventes).

Bref, le chantier s'annonce monumental, avec à la clef d'importants investissements. « Ce changement implique un travail en commun entre nos adhérents et les fabricants d'emballages », souligne Emmanuel Guichard, pour qui « chaque entreprise ira à sa propre vitesse. » La FEBEA met à la disposition des plus petites un outil « de diagnostic » afin de les aider à franchir ce nouveau cap.

Dominique Chapuis

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