Voie post-bac : les origines sociales et territoriales des élèves sélectionnés sont plus diversifiées

La liste définitive des 160 admis ne sera officielle que lorsqu'ils auront confirmé leur inscription administrative dans leur école d'accueil, vers la mi-juillet.

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Formation

En septembre, la voie post-bac d'entrée dans les écoles vétérinaires accueillera 160 étudiants qui inaugureront cette nouvelle modalité d'accès, déconnectée du traditionnel concours véto sanctionnant deux années de classes préparatoires. A quelques semaines de cette échéance, notre confrère Marc Gogny, chargé de mission pour ce nouveau concours vétérinaire post-bac, précise le profil des candidats retenus à l'issue du processus de sélection. Leurs origines sociales et territoriales sont plus diversifiées.

La Dépêche Vétérinaire : Est-ce que le processus de sélection des 160 élèves bacheliers qui doivent intégrer la nouvelle voie post-bac dans les écoles nationales vétérinaires (ENV) est achevé ? Quelles sont les prochaines étapes ?

Pr Marc Gogny, chargé de mission Concours vétérinaire post-bac, unité de Pharmacologie et Toxicologie, Oniris : La liste définitive des 160 admis ne sera officielle que lorsqu'ils auront confirmé leur inscription administrative dans leur école d'accueil, vers la mi-juillet. Pour l'instant, trois semaines seulement après l'annonce des résultats d'admission sur la plate-forme Parcoursup, sur 160 places, 142 ont confirmé définitivement leur souhait et les autres l'ont accepté tout en maintenant un ou plusieurs autres voeux en attente.

D.V. : Quel est le profil de ces futurs élèves des ENV par rapport notamment à celui des étudiants qui entrent dans les EVN par la voie des classes préparatoires BCPST ?

M.G. : Les étudiants admis partagent avec les étudiants issus de BCPST un excellent dossier scolaire. La moyenne annuelle en première et en terminale est nettement supérieure à 17 sur 20 dans toutes les matières prises en compte. Mais ils ont en outre passé des épreuves orales portant sur d'autres compétences telles que l'agilité intellectuelle, l'aptitude à structurer un raisonnement très rapidement et à l'argumenter de façon assertive, leur approche éthique des métiers et du bien-être animal, leurs capacités de communication interpersonnelle, etc.

Enfin, leurs origines sociales et territoriales sont plus diversifiées. 12 % d'entre eux sont d'ailleurs boursiers de l'enseignement secondaire. Leur répartition sur le territoire est plus homogène que celles des étudiants issus de la prépa.

Par ailleurs, étant donné leur recrutement au baccalauréat, ils auront évidemment deux à trois ans de moins que les étudiants issus des autres voies.

Une autre donnée n'est pas modifiée par ce nouveau mode de recrutement : près de 80 % des admis sont des jeunes femmes.

D.V. :  Quelle sera la particularité de leur parcours au sein des ENV ? Quelle sera la spécificité de leur programme en première année d'ENV ?

M.G. : A la rentrée prochaine, les années d'études actuelles sont renumérotées de la deuxième à la sixième année. Les étudiants issus de ce nouveau concours entrent donc en première année, une année spécifiquement créée pour eux dans les ENV. Dès leur entrée en deuxième année, ils seront rejoints par les étudiants issus des autres voies d'accès, pour un parcours qui sera totalement identique jusqu'à la soutenance de leur thèse.

Le programme de la première année est naturellement axé sur les sciences de base nécessaires pour la suite des études, par exemple biochimie ou biologie cellulaire et tissulaire, ou encore physique/chimie et mathématiques, auxquelles s'ajoutent des disciplines transversales tout aussi importantes pour la construction de compétences vétérinaires. L'ADN de ce programme repose sur une approche strictement liée au référentiel de compétences des vétérinaires publié en 2017.

Toutes les capacités acquises par les étudiants sont donc directement orientées vers les métiers de vétérinaire, tout en garantissant une formation de haut niveau.

Enfin, les méthodes pédagogiques employées feront une très grande part à une démarche active des étudiants et aux outils numériques.

D.V. : Quels enseignements, à ce stade, tirez-vous de cette première édition ?

M.G. : Nous avons atteint nos objectifs, dans un contexte qui s'annonçait difficile : il nous a fallu « digérer » la réforme du baccalauréat, assimiler le fonctionnement de la plate-forme Parcoursup et la crise sanitaire nous a amenés à prendre la décision de maintenir les épreuves d'admission, mais à les organiser entièrement en visioconférence.

Nous avons construit un programme d'enseignement ambitieux. La preuve de concept est donc faite. Contrairement à certains confrères qui semblent y voir, y compris dans vos colonnes, une forme de régression et un danger pour la profession, nous considérons au contraire que nous avons créé une réelle opportunité porteuse d'avenir.

Bien entendu, nous dressons actuellement le bilan du concours et nous suivrons attentivement les étudiants lors de leur première année, afin de faire évoluer le dispositif à chaque fois que cela s'avèrera nécessaire.

Article paru dans La Dépêche Vétérinaire n° 1580

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