Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Parcoursup et le mirage des filières « non sélectives » à l’université

Le tri des candidatures aux licences universitaires comporte une part d’aléatoire, y compris pour des lycéens affichant un bon dossier. Une source de frustration et de stress supplémentaire.

Par 

Publié le 02 juillet 2021 à 05h08, modifié le 02 juillet 2021 à 20h17

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Sa position la plus favorable sur liste d’attente : 4 000e. La plus mauvaise : 8 000e. Depuis un mois, Flora (les prénoms ont été modifiés) se sent en sursis, à mesure que Parcoursup rend ses réponses d’admission dans l’enseignement supérieur. Elève au lycée Hélène-Boucher, dans le 20e arrondissement de Paris, 14/20 de moyenne, la jeune fille souhaite intégrer une licence en sciences politiques à Paris-I ou à Nanterre, un projet validé par ses professeurs et par le chef d’établissement sur la « fiche avenir » versée à son dossier de candidature.

Pourtant, ces deux formations « non sélectives » l’ont mise en attente. Au bout de trois semaines, deux autres formations, qui étaient pour elle des « vœux de secours » – licence de psychologie et licence d’administration économique et sociale (AES) – pour lesquels Flora était aussi en attente, ont fini par lui donner une réponse positive, des centaines de places s’étant libérées ces derniers jours.

L’exemple de Flora est loin d’être isolé et trois ans après la mise en place de Parcoursup, la question est de savoir si les filières « non sélectives » à l’université sont encore une réalité lorsque les listes d’attente sont si longues qu’aucun espoir n’est permis pour le candidat mal classé. Le ministère de l’enseignement supérieur martèle de son côté qu’aucun refus d’admission ne peut être formellement opposé par les commissions d’examen des vœux puisqu’elles n’ont pas la possibilité de dire « non » à des candidats. En revanche, elles peuvent les placer en fin de liste d’attente s’ils n’ont pas été classés par l’algorithme de tri.

« Seule une capacité d’accueil insuffisante peut justifier qu’il ne soit pas fait droit à une demande d’inscription dans une formation non sélective, affirme Jérôme Teillard, responsable de la plate-forme Parcoursup. Evidemment, certaines de ces formations peuvent connaître des tensions en dépit des créations de places régulières conduites dans le cadre du plan étudiants et du plan de relance. » Jeudi 1er juillet, 16,6 % des 841 000 candidats (lycéens et étudiants en réorientation) restaient sans proposition. A partir du 2 juillet, chacun pourra solliciter un accompagnement de son rectorat pour trouver une formation parmi les places encore vacantes.

Professeur principal dans l’académie d’Amiens, Jean (qui a requis l’anonymat) ne souhaite plus « assurer le service après-vente » de la plate-forme. « Je m’interroge cette année plus que les précédentes, rapporte-t-il. La grande question des élèves est de savoir s’ils auront une place à l’université, ce à quoi je suis incapable de répondre. » Dans sa classe, cet enseignant d’histoire-géographie observe un phénomène nouveau : des élèves à 11 ou 12/20 de moyenne reçus en classe prépa, une autre avec 17/20 sur liste d’attente pour le Parcours accès santé spécifique (PASS) de la faculté de médecine, tandis qu’une troisième à 14,5/20 y a été admise dès le premier tour… « Elles ont choisi les mêmes spécialités en 1re et en terminale et présentent des profils similaires, sans engagement extrascolaire qui aurait pu faire la différence entre elles, analyse leur professeur. Est-ce dû à un bug informatique ? Est-ce qu’il vaut mieux avoir 14 partout plutôt que 17 de moyenne avec une grande différence entre deux matières ? »

Il vous reste 61.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.