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Concours d’entrée dans les grandes écoles : la stratégie du « coup de pouce » aux boursiers

Face à une pression politique grandissante pour accroître l’ouverture sociale, HEC, l’Essec et les ENS vont mettre en place, dès  2022, des systèmes de bonus pour les boursiers aux écrits de leurs concours.

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Publié le 05 juillet 2021 à 06h45, modifié le 14 juillet 2021 à 18h21

Temps de Lecture 6 min.

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La cour de l'Ecole normale supérieure, dite « Cour aux Ernest », rue d’Ulm, à Paris.

HEC, l’Essec, les Ecoles normales supérieures (ENS), Polytechnique… Depuis une dizaine d’années, la pression s’accroît pour amener ces établissements très sélectifs, au sommet de la hiérarchie des grandes écoles, à moins d’entre-soi dans leur recrutement. En octobre 2019, ces établissements ont remis à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, des propositions pour accentuer leur ouverture sociale. Un comité installé par la ministre et piloté par Martin Hirsch a également émis des recommandations en décembre 2020.

Les mesures nées de ces réflexions touchent, pour la première fois, le cœur du réacteur : les concours des élèves des classes préparatoires. Avec des décisions hautement symboliques, comme l’attribution de points bonus aux candidats boursiers (c’est-à-dire éligibles aux aides attribuées par les Crous), à partir de 2022.

Jusqu’ici, la plupart des initiatives prises par ces écoles se sont focalisées sur l’amont du concours (tutorat d’étudiants défavorisés, stages de préparation aux concours, campagnes de sensibilisation, etc.) ou sur l’aval, avec des aides financières pendant la scolarité. Un arsenal qui a aidé des milliers de jeunes, mais sans produire d’effet notable sur le recrutement : en quinze ans, la diversité sociale au sein des grandes écoles n’a pas progressé, a montré un rapport très détaillé de l’Institut des politiques publiques paru en janvier.

15 % d’enfants d’ouvriers ou employés

Au sein des 10 % des établissements les plus sélectifs (les ENS, HEC, ESCP, les Mines, CentraleSupélec, l’X, etc.), 78 % des étudiants ont des parents « CSP + », alors que ce chiffre est de 23 % parmi les jeunes en âges d’étudier. En outre, seuls 15 % sont enfants d’ouvriers ou d’employés – alors que c’est le cas de 63 % des jeunes de cette génération. Le problème est particulièrement vif dans les écoles de commerce, qui pratiquent des frais de scolarité très élevés (18 000 euros par an à HEC). Parmi leurs étudiants, seulement 12 % sont boursiers du Crous, contre 39 % à l’université, 22 % dans les écoles d’ingénieurs. Ce chiffre a même baissé de deux points depuis 2014.

Un bonus au concours pour les boursiers donnera-t-il à ces formations d’élite un visage un peu moins uniforme ? Chacune a imaginé, prudemment, son dispositif. Dans les ENS, un « coup de pouce » sera attribué aux boursiers classés juste en dessous de la barre d’admissibilité, afin de leur permettre de passer les oraux. Le jury de l’oral n’aura pas connaissance de ce bonus, et ces jeunes seront évalués de la même manière que les autres – le nombre de places, lui, ne changera pas.

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