Réforme du bac : les profs craignent une recrudescence de tricheries avec le contrôle continu

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Réforme du bac : les profs craignent une recrudescence de tricheries avec le contrôle continu

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Image d'illustration.
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© AFP - FREDERICK FLORIN

Le Conseil supérieur de l'éducation examine jeudi 8 juillet les propositions sur la réforme du bac. Mais le ministre a déjà annoncé les contours de cette nouvelle formule, qui s'appuiera sur 40% de contrôle continu, et 60% d'épreuves terminales. Les profs craignent une pratique généralisée de la tricherie.

Alors que la réforme du baccalauréat doit entrer en vigueur en septembre, le Conseil supérieur de l'éducation examine jeudi 7 juillet les textes réglementaires et les ajustements proposés par Jean-Michel Blanquer. Mais la vocation de cette instance, à laquelle participent les syndicats d'enseignants, est purement consultative. Les grandes lignes de la réforme ont d'ores-et-déjà été présentées par le Ministre de l'Education.

Débusquer les tricheurs

Dans cette nouvelle version du baccalauréat, l'acquisition du diplôme reposera sur 60% d'épreuves terminales, et 40% de contrôle continu, basé sur les bulletins scolaires de Première et Terminale. Certains professeurs y voient le risque décuplé de tricheries, comme en témoigne cette enseignante parisienne. "On a eu une classe où tous les professeurs se sont aperçus que leurs élèves avaient une manière très sophistiquée de tricher. Ils sont solidaires entre eux, se couvrent. On n'a pas les feuilles de bac, donc ils peuvent glisser un brouillon ou des notes dans une copie double.

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Elle raconte aussi des élèves qui "tapotent" sur leurs téléphones portables, soigneusement dissimulés sous la table ou dans les poches de leur sweat. Pas facile pour les enseignants de repérer les mouvements suspects quand ils sont tous seuls pour surveiller une trentaine d'élèves, serrés les uns à côté des autres. 

Comme dans toutes les classes, les élèves trichent. Les notes, ce ne sont pas nos vraies notes.

Selon cette professeure, le phénomène n'épargne pas les bons éléments. "Ils ne pensent pas forcément à mal, mais c'est vrai qu'il y a une pression collective." Effectivement, Sasha et Nawelle, toutes les deux pourtant studieuses, admettent avoir déjà cédé à la tentation. "Même moi j'ai triché, je l'avoue ! Quand le professeur sort de la classe, il y en a qui vont donner les réponses à d'autres. "  Plus subtil encore, certains lycéens s'arrangent pour être absents lors des derniers contrôles du trimestre pour ne pas risquer de faire baisser leur moyenne

L'invité de 6h20
7 min
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