A année particulière notation particulière ? Sans surprise, la deuxième année de crise sanitaire due au Covid-19 a de nouveau débouché sur des résultats élevés au baccalauréat.
Au premier tour, le taux de réussite est de 90,5 %, toutes filières confondues, mais 95,2 % en filière générale – ce qui laisse imaginer un résultat final, à l’issue du second tour, approchant celui de 2020, qui était de 98,4 % en filière générale et 95,7 % au total. L’éducation nationale a prôné cette année encore la bienveillance, après une fin de scolarité perturbée pour les élèves de terminale.
Mais, dans les familles, les lycées et les établissements de l’enseignement supérieur, des questions se posent. Avec l’annulation successive de toutes les épreuves, à l’exception de la philosophie et du grand oral, le contrôle continu a représenté 84 % de la note finale.
Le 9 juillet, l’éducation nationale a entériné la suppression des « évaluations communes », imaginées dans le cadre de la réforme du bac. Dès la rentrée prochaine, un contrôle continu « sec » pour 40 % de la note finale sera pérennisé. Les notes du bulletin seront comptabilisées pour toutes les disciplines qui ne sont pas évaluées en épreuves terminales : les langues vivantes, l’enseignement scientifique – et, pour la voie technologique, les mathématiques – l’histoire-géographie et l’éducation civique (qui constitue désormais une épreuve à part), les options, et l’enseignement de spécialité que l’élève aura abandonné en première. L’éducation physique et sportive, déjà notée au contrôle continu auparavant, garde le même modèle d’évaluation.
« Trouver un juste milieu »
Ce premier bac à la sauce Blanquer a eu pour conséquence une surévaluation des notes dans bon nombre d’établissements. L’idée étant de ne pas pénaliser les élèves et de présenter de bons dossiers sur Parcoursup, la plate-forme d’entrée dans le supérieur.
Pour beaucoup d’enseignants, les changements annoncés pour l’an prochain signifient aussi que les difficultés rencontrées cette année vont perdurer. « Les élèves ont pinaillé, ont contesté les notes et nous ont demandé de changer les coefficients », reconnaît Christine David-Kassel, enseignante en anglais et élue SNES au lycée Adrien-Zeller de Bouxwiller (Bas-Rhin). L’accélération d’un phénomène préexistant, puisque, depuis la mise en place de Parcoursup en 2018, les notes du bulletin scolaire comptent pour l’entrée dans l’enseignement supérieur. « Je pense que nous avons tous mis beaucoup d’eau dans notre vin, pour notre propre tranquillité, ajoute l’enseignante. Ce qui signifie en pratique que l’on note plus large des exercices moins difficiles. »
Il vous reste 65.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.