Décryptage

Exclu. Erasmus+ : les étudiants en art profitent aussi des mobilités

Depuis 2014, 8.739 étudiants en art ont profité du programme Erasmus+.
Depuis 2014, 8.739 étudiants en art ont profité du programme Erasmus+. © olly/Adobe Stock
Par Pauline Bluteau, publié le 15 juin 2021
5 min

INFOGRAPHIE. En Italie, en Allemagne, en Espagne ou en Belgique… Les étudiants en art ont l’embarras du choix pour élargir leurs horizons. Chaque année, ils sont quelques milliers à bénéficier du programme Erasmus+, un bon moyen de découvrir de nouvelles techniques artistiques.

Il n’y a pas que les futurs managers et ingénieurs qui ont l’occasion d’effectuer une partie de leur cursus à l’étranger. Les étudiants en art le savent : l’enrichissement culturel n’a pas de frontière.

Jusqu'alors, ils étaient encore assez peu nombreux à saisir cette opportunité mais depuis 2014, 8.739 étudiants en architecture, patrimoine, arts plastiques, arts du spectacle, cinéma ou audiovisuel ont profité du programme Erasmus+. C’est en tout cas ce que confirme l’institution qui doit publier son bilan sur les actions menées par les établissements du supérieur sous tutelle du ministère de la Culture le 16 juin et que l’Etudiant a pu obtenir en exclusivité.

Toujours plus d’étudiants en art en mobilité Erasmus+

Même si les étudiants en art ne représentent que 3% des mobilités Erasmus+, les départs à l’étranger progressent d’année en année. En 2014, 1.320 étudiants ont effectué une mobilité contre 1.516 en 2018-2019. Ceux qui partent le plus : les étudiants en architecture, dont l’évolution est aussi la plus importante (+94 départs entre 2014 et 2019). Quatre étudiants sur cinq partent pour une mobilité d’étude plutôt que de stage. La pandémie a tout de même mis un coup d’arrêt à ces mobilités. Selon les données provisoires de l’agence Erasmus+, seulement 368 étudiants en art ont profité du programme en 2020-2021.

Au total, 82 établissements français sont impliqués dans ces échanges. Une progression des mobilités et des partenariats qui est aussi liée aux financements accordés aux écoles. Le montant a quasiment doublé depuis 2016, ce qui montre aussi la volonté de la France et de l'Europe de mener une politique en faveur des mobilités artistiques.

Des mobilités en Europe mais aussi à l’international

Parmi les destinations de prédilection : l’Italie arrive en tête (16% des mobilités) puis l’Allemagne (15%) et l’Espagne (13%). Des pays majoritairement frontaliers et où la culture reste assez riche. L’Italie est particulièrement plébiscitée par les étudiants en architecture et patrimoine, alors que les étudiants en arts plastiques choisissent davantage la Belgique. L’Allemagne, quant à elle, représente 40% des mobilités pour les formations en danse et en musique.

Ambre, 22 ans, étudiante en quatrième année à l’ESADSE (école supérieure d’art et de design de Saint-Etienne), a choisi une destination bien différente. Depuis février dernier, elle a posé ses valises en Slovénie. "Mes premiers choix étaient plutôt l’Australie et l’Ecosse mais avec la fermeture des frontières, j’ai choisi la Slovénie et finalement ici, tout le monde parle anglais. C’est ce que j’étais venue chercher et j’ai d’ailleurs beaucoup progressé", précise-t-elle. Malgré les confinements et l’obligation de suivre des cours en ligne, l’étudiante se dit ravie de son expérience. "Je suis tombée amoureuse du pays… Mes cours sont terminés depuis une semaine mais je cherche des solutions pour rester plus longtemps !"

D’autres étudiants peuvent profiter du programme Erasmus+ en dehors de l’Europe. C’est le cas à l’école nationale supérieure d’architecture de Marseille (13). "On a des partenariats en Amérique du Sud et au Maghreb par exemple, toutes les destinations trouvent preneurs !" assure la directrice, Hélène Corset-Maillard.

Un enrichissement artistique et culturel incontestable

Pour les étudiants, ces mobilités permettent surtout de se confronter à un autre modèle d’apprentissage en découvrant de nouvelles techniques. "Les étudiants partent surtout en quatrième année pour se conforter dans le domaine d’étude qu’ils ont choisi, estime Hélène Corset-Maillard. Cela leur permet de prendre du recul. Les voyages font partie intégrante de leur apprentissage, c’est dans la culture des écoles d’architecture. Nos étudiants sont amenés à réfléchir sur les villes de demain, c’est un enrichissement pour eux. Certains font aussi des césures pour effectuer des stages ou même travailler à l’étranger."
Pour Ambre, l'expérience Erasmus a aussi été une belle opportunité pour éviter "l’entre-soi" en France. "Je n’ai pas fait des cours ma priorité. Je voulais surtout découvrir une culture, être avec des Slovènes, explique-t-elle. On s’éclate à découvrir un nouveau pays et un autre établissement. Je pense qu’on peut mettre les deux en perspective. Après quatre ans dans la même école, c’est bien de voir autre chose !" L’étudiante pense même terminer son cursus à Ljubljana, la capitale, car selon elle, "cette opportunité ne se présentera pas deux fois !"

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