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TRIBUNE

La prépa littéraire, école des garçons

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Si les filles sont surreprésentées en khâgne, leurs homologues masculins, plus encouragés par les professeurs, raflent une bonne partie des places aux concours des prestigieuses ENS. D’anciens étudiants et étudiantes dénoncent la reproduction de ces mécanismes discriminatoires.
Dans une classe préparatoire aux grandes écoles. (Photo d'illustration) (Ian Hanning/REA)
par Astrid Sentis, Louise Lavaud et Victor Sainsot
publié le 14 juillet 2021 à 9h57

Les résultats du concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris en filière littéraire A /L sont tombés il y a quelques jours : sur les 72 admises et admis, 35 sont des admis, soit 48,6% de la liste. Si toute école d’ingénieur pourrait se réjouir d’une telle parité, cette dernière devient crispante pour qui est passé par une classe préparatoire littéraire, où le pourcentage moyen de garçons avoisine généralement 25% (24,8% des effectifs en première année en 2019, 27,6% en deuxième année en 2020). Nous voudrions aujourd’hui alerter sur cet écart de chances et tenter d’en discerner les causes.

Si la classe préparatoire a fait l’objet d’études sociologiques et si la question du sexisme en CPGE scientifique a déjà été soulevée, la prépa littéraire, malgré ses mécanismes propres, reste à la marge des études menées sur l’enseignement supérieur. Les épreuves orales favorisent peut-être les garçons : ils sont 38,4% des admissibles et 48,6% des admis. Une étude rapporte cependant qu’aux épreuves orales, le sexe représenté en minorité est favorisé par compensation, et ce dans les deux sens – même si de fait les proportions sont bien moins flagrantes chez les filles scientifiques. Indépendamment de ce biais du concours, c’est pour nous en amont que la discrimination s’opère, durant les deux ou trois années de classe préparatoire. Elle parachève des différences de traitement entre les sexes qu’on observe déjà de

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