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[ 15 juillet 2021 ] Imprimer

La formation des avocats

L’étudiant en droit se fait tout une montagne de l’examen du CRFPA mais une fois dans les hauteurs, comment sont les pistes ? Que se passe-t-il pour l’élève – avocat ? Benoit Dumontet, directeur de la Haute École des Avocats Conseils (HEDAC) des Barreaux du ressort de la Cour d’appel de Versailles, veut bien nous expliquer la formation initiale des futurs ténors du Barreau !

Quelles sont les conditions d’inscription à l’HEDAC ?

La crise sanitaire que nous connaissons depuis près de 18 mois et la forte tension rencontrée l’année dernière du fait d’un taux de réussite élevé à l’examen d’entrée aux écoles d’avocats nous ont obligé à passer à des inscriptions pleinement dématérialisées.

À compter de début novembre 2021 nous ouvrons sur notre site internet (hedac.fr – Formation initiale - rubrique Intégrer l’HEDAC) les préinscriptions en ligne où il conviendra de compléter les formulaires d’inscription et de déposer l’ensemble des pièces justificatives sollicitées. À partir du 2 décembre 2021, les étudiants admis à l’examen d’entrée aux CRFPA devront déposer sur notre site internet leur attestation de réussite. À la réception de notre accord, il conviendra alors de procéder en ligne au paiement des frais d’inscription de 1.825 €. Après, chaque nouvel élève-avocat aura un entretien individuel avec moi et devra assister à une réunion de prérentrée. (Les étudiants, souhaitant suivre l’une de nos formations qualifiantes en plus du parcours classique d’élève-avocat, doivent d’ores et déjà impérativement m’adresser une lettre de motivation et un CV à directeur@hedac.fr et ce dans les meilleurs délais).

Comment s’organise la formation des élèves avocats ?

Elle s’organise autour de 3 périodes de 6 mois : 6 mois d’acquisition des fondamentaux (Déontologie – Exercice professionnel – Expressions orale et écrite - Rédaction d’Actes – Rédaction de Consultations – Contentieux – Management et Gestion de Cabinet) - 6 mois de stage PPI (toutes structures juridiques sauf un Cabinet d’avocats en France ou suivi d’une formation qualifiante) – 6 mois de stage en Cabinet d’avocats en France (avec néanmoins possibilité d’effectuer 3 mois au sein d’un Cabinet d’avocats situé dans un état membre de l’AELE). S’ajoute une période de 4 mois consacrée aux examens du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA), pouvant également donner lieu à un stage complémentaire non obligatoire.

Quelles sont les particularités de l’HEDAC par rapport aux autres centres de formation des avocats ?

Tous nos élèves-avocats doivent opter pour une majeure qu’ils devront valider en plus de l’obtention de leur CAPA en suivant a minima 3 Modules Approfondis de Pratique Professionnelle (MAPP) directement dispensés par nos Cabinets partenaires (CMS Francis LEFEVBRE, FIDAL, PWC, TAJ-DELOITTE, EY, KPMG avocats, FROMONT BRIENS, FACTORHY, WHITE & CASE, PROSKAEUR, JEANTET, DE GAULLE FLEURANCE…) de 24h chacun, à choisir parmi une liste de plus de 40 MAPP.

Nous offrons également à nos élèves-avocats la possibilité de suivre des formations qualifiantes complémentaires développées par nos soins ou en partenariat dans le cadre de l’acquisition des fondamentaux et du PPI : DU Avocat Conseil Fiscal des Entreprises, M2 Law Entrepreneurship and Digital (LEAD), Certificat en Droit des Sociétés, en Droit social ou en Contentieux, DU Fiducie, DU Transformation digitale du Droit et Legaltech, DU ou Certificat MARD, LL.M Singapour, DU Chinese Businese and Management, LL.M/MS Droit et Management International d’HEC, MS Droit des Affaires Internationales et Management de l’ESSEC, MS Juriste Manager International de l’EMLYON, parcours grande école HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, EDHEC, Sciences Po, Skema…. Le suivi d’une telle formation qualifiante complémentaire permet de suivre jusqu’au 22 mois de stage en Cabinet d’avocats dont 6 en alternance pendant la période d’acquisition des fondamentaux.

Aujourd’hui près de la moitié de nos élèves-avocats suivent avec l’HEDAC une telle formation qualifiante complémentaire. L’objectif à moyen terme est que tous les élèves-avocats de l’HEDAC suivent une telle formation qualifiante et obtiennent leur CAPA, une majeure et donc une formation qualifiante complémentaire.

L’HEDAC permet de suivre chacune des 3 périodes de formation ci-dessus énoncées dans le sens souhaité par nos élèves-avocats.

L’HEDAC est à taille humaine. Il y règne une ambiance familiale ainsi qu’un très fort esprit école. Nous favorisons l’insertion professionnelle de nos élèves-avocats par un accompagnement personnalisé de chacun, du premier au dernier jour de scolarité, et si nécessaire bien au-delà, mais également par une exigence de sérieux, de travail, d’humilité, de solidarité et de respect des principes essentiels de la profession d’avocat.

Nous veillons également à ce que la scolarité à l’HEDAC soit une ouverture au et sur le monde (stages en maison d’arrêt, voyages d’études à la Cour Pénale Internationale, à CIJ, à la CPA, à la CJUE, à la CEDH, participation à de nombreux concours d’éloquence et de plaidoiries, de médiation, d’arbitrage, etc.).

Comment envisagez-vous la formation des avocats dans l’avenir ?

La formation des avocats qu’elle soit initiale ou continue est essentielle, elle est le corollaire de la compétence que chaque citoyen est en droit d’attendre de son avocat. Il faut sans cesse que nous l’adaptions aux évolutions du droit mais également aux évolutions de la société en restant intransigeant sur le respect de notre déontologie. Il est impératif que nos futurs jeunes confrères maîtrisent ainsi les fondations structurantes de notre profession réglementée et puissent développer l’acquisition d’une ou deux spécialisations tout en intégrant les modes modernes de gestion d’un Cabinet (digitalisation, numérisation, intelligence artificielle, legal design, etc.).  

La place des écoles d’avocats, via la formation initiale et continue, est donc déterminante pour l’avenir de la profession, vouloir la réduire serait une profonde erreur.

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

C’est sans aucun doute une des périodes de la vie où les meilleurs souvenirs sont légion. J’en retiendrai cinq :

D’avoir réussi à suivre la même année deux passionnants « troisième cycle » (Master 2) d’une complémentarité exceptionnelle dans deux facultés de droit différentes en Ile-de-France avec notamment comme professeurs Monsieur Alain Viander et Monsieur Rémy Libchaber. 

La relation humaine créée avec les enfants déficients moteurs et/ou mentaux de l’école hôpital dans lequel j’étais surveillant pendant une partie de mes études.

L’organisation et la tenue pour le téléthon d’un standard téléphonique avec 50 de mes camarades de la faculté de droit de Paris 5. 

D’avoir fait voter et d’avoir suivi une grève du zèle avec ouverture/occupation studieuse 24h/24 de la bibliothèque universitaire de la faculté de droit de Paris 5 contre un projet de réforme, qui fut abandonné, des études supérieures (dégradation des conditions d’enseignement, de la qualité et d’exigence de ceux-ci). 

Les soirées et les nuits interminables autour d’un snooker, de quelques cocktails, d’excellents camarades avec lesquel(le)s nous refaisions le monde et où nous aimions, avec bien peu, à partager, à rire, à vivre…

Quels sont votre héros et votre héroïne de fiction préférés ?

Je préfère la réalité à la fiction. Je dirai donc Napoléon/De Gaulle/Churchill et Rosa Parks/Anna Politkovskaïa/Sœur Emmanuelle.

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

La Liberté de pensée, d'opinion et d'expression / le Droit (devoir) de vote / Le Droit à la présomption d’innocence (et surtout son respect).

 

Auteur :Marina Brillié-Champaux


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