Trouver une place dans l’enseignement supérieur en dépit d’un dossier scolaire fragile ou d’un choix de formations pas toujours approprié : c’est la mission de la dernière chance que s’emploie à remplir l’équipe de Virginie Cousin-Douel, chef du service d’information et d’orientation de l’académie de Paris. Sans interruption, vendredi 16 juillet, la conseillère du recteur a passé en revue la situation individuelle d’une centaine de lycéens, candidats malheureux à des BTS tertiaires et production, filières sélectives au seuil desquelles seuls les très bons dossiers ont une chance de passer sur Parcoursup.
Au total, en France, sur 66 800 bacheliers encore sans proposition, 4 979 ont sollicité l’accompagnement des commissions d’accès à l’enseignement supérieur qui fonctionnent sous la houlette des recteurs d’académie jusqu’au mois de septembre. A Paris, Mme Cousin-Douel a enregistré 542 saisines, dont 370 de la part de bacheliers n’ayant reçu aucune proposition d’admission à l’issue de la phase principale, qui s’est achevée le 16 juillet.
Les deux années de crise sanitaire, alliées à l’enseignement à distance, ont compliqué la tâche des élèves de terminale pour construire un projet d’orientation solide, ce qui a pu amener certains à se fourvoyer en formulant trop de vœux pour des formations ultra-sélectives et/ou sans lien avec la nature de leur bac.
« Nous les laissons sur des rails »
Ce 16 juillet, en s’appuyant sur la création de 322 places supplémentaires financées par le plan gouvernemental « 1 jeune, 1 solution », la commission de Paris rebat les cartes en proposant à des candidats, majoritairement issus de bacs professionnels et technologiques, d’intégrer un BTS pour lequel des places restent vacantes, une formation professionnalisante de courte durée (six à douze mois), ou encore une « classe passerelle », qui leur offrira une chance de remise à niveau dans telle ou telle discipline.
« Ces jeunes ont tous obtenu le bac, et je me dois de leur proposer une solution d’avenir, cadre Mme Cousin-Douel. On sait qu’ils n’auraient probablement pas été en réussite au sein d’une formation classique, mais ils pourront l’être un peu plus tard, par exemple après une validation des acquis de l’expérience au cours d’une formation pour adultes. Nous les laissons sur des rails pour ne pas qu’ils se retrouvent sur le banc des décrocheurs. »
Un à un, les dossiers sont examinés par l’équipe constituée d’une inspectrice d’économie-gestion, un chargé de mission de Parcoursup, la directrice du centre d’information et d’orientation (CIO), trois proviseurs et un agent du rectorat, qui est chargé durant tout l’été de contacter les candidats pour suivre leurs démarches.
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