Emploi

Reconversion post-crise : les secteurs et les compétences les plus propices

Une note de la Direction générale du Trésor (DGT) se penche sur les situations de mobilité et de reconversion, un an et demi après les débuts de la crise. L’occasion de découvrir les secteurs les plus créateurs d’emploi, ainsi que les compétences les plus porteuses.

Quels sont les emplois les plus touchés par la crise, et quels sont les profils les mieux préparés, parmi les salariés, pour une reconversion ? Dans une note du 24 juin 2021 de la DGT, le ministère de l’économie analyse l’impact de la crise sur l’emploi. L’étude passe au crible les potentialités de mobilité pour les salariés des secteurs les plus fragilisés, mais aussi ceux qui pourraient être les plus porteurs.

 

Des secteurs touchés différemment par la crise

D’abord, la note du Trésor indique qu’en 2020, la crise a engendré 296 000 destructions d’emploi, soit 1,2 % des emplois. “L’arrêt forcé de l’activité pendant plusieurs mois a affecté plus particulièrement certains secteurs avec des taux de rebond post-crise inégaux”, indique la DGT.

Il s’agit tout particulièrement de l’hébergement-restauration, des arts et spectacles, du commerce et de la fabrication de matériels de transport.

 

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Selon l’étude, des tensions de recrutement existaient avant crise dans certains métiers, et une partie “pourrait subsister, car les facteurs qui en sont à l’origine persisteront – par exemple, celles qui sont liées à un manque de personnes formées (aides-soignants, infirmiers, sages-femmes, techniciens et ingénieurs de l’informatique, ou personnel d’étude et de recherche).”

En outre, certaines compétences (management d’équipe, gestion des commandes, utilisation des technologies de l’information), “très présentes dans les secteurs détruisant de l’emploi, le sont aussi parmi les secteurs créateurs”, tandis que d’autres (gestion des stocks, la vente, la relation client) “le sont beaucoup moins”.

 

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“En général, les travailleurs peu qualifiés disposent de compétences plus éloignées des métiers en croissance”, précise la DGT.

En revanche, d’autres secteurs, “pour certains déjà en tension avant la crise, sont en forte demande de recrutements”, nous apprend l’étude. C’est principalement le cas de la santé, de l’hébergement médico-social, de la construction, de l’enseignement et de l’informatique.

 

3 critères “déterminants” pour changer d’entreprise ou se réorienter

L’étude liste aussi 3 “critères déterminants, dans l’aptitude à se réorienter vers un nouvel emploi”. Quelle que soit la nature de la mobilité concernée (changement d’entreprise, reconversion) :

 

1/    L’ancienneté dans l’entreprise
2/    Le niveau de qualification
3/    Le métier et les types de compétences exercées

 

“La mobilité dépend fortement de l’ancienneté dans l’entreprise : les salariés les plus anciens, qui ont acquis des compétences spécifiques à leur entreprise, ont une plus faible probabilité de la quitter”, indique la DGT. Par ailleurs, les mobilités sont plus fréquentes “aux deux extrêmes de l’échelle des qualifications” : chez les cadres et chez les ouvriers non qualifiés.

La mobilité dépend également du métier exercé et du secteur d’activité : “elle est plus fréquente quand les compétences requises par le métier exercé initialement sont transférables dans d’autres domaines. C’est par exemple le cas dans l’électricité-électronique et l’artisanat. À l’opposé, dans les domaines professionnels où l’accès est réglementé ou se fait par concours, la mobilité est plus limitée. C’est le cas de l’éducation, de la formation et de la santé, l’action sociale, culturelle et sportive”, observe la DGT.

 

15 compétences à développer / mobiliser pour se reconvertir

L’étude compare enfin les “jeux de compétences” mobilisées dans les métiers très affectés par la crise, et ceux dans les métiers plus porteurs. En se basant sur les données de Pôle emploi et de l’Insee, la DGT compare ainsi les compétences qui pourraient être “rendues disponibles” sur le marché du travail après la crise, “correspondant aux compétences mobilisées par les secteurs destructeurs d’emplois en 2020”, et celles qui seraient plus recherchées, “correspondant à celles mobilisées dans les secteurs créateurs d’emplois et les métiers en tension”.

Une façon d’identifier plus facilement les besoins en formation et en accompagnement qui se poseront prochainement, puis après la pandémie.

 

—-> 7 compétences sont spécifiques aux secteurs en crise :

 

1/     La gestion des stocks et inventaires
2/    La vente
3/    La relation client
4/    La tenue de caisse
5/    La négociation
6/    Le contrôle de la conformité d’un produit, d’un service ou d’un équipement
7/    La manutention

 

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—-> 7 compétences sont aussi spécifiques aux secteurs porteurs :

1/    La règlementation sanitaire / les règles d’hygiène
2/    La médecine généraliste et spécialisée
3/    Les normes et réglementation de la sécurité
4/    Les sciences humaines et sociales
5/    La gestion et les contrôles comptables
6/    L’assistance, les conseils et les soins infirmiers
7/    Le nettoyage – entretien de locaux

 

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—-> 8 compétences sont communes entre les secteurs destructeurs / créateurs d’emploi  :

1/    Le management d’équipe
2/    La gestion des commandes
3/    L’utilisation des technologies de l’information
4/    Le traitement des opérations administratives et financières
5/    L’animation de formation et coaching
6/    La gestion de situations interpersonnelles, difficiles ou d’urgence
7/    L’organisation d’une action ou pilotage d’un projet
8/    les actions de communication

 

C’est sans doute là qu’il faut se pencher dans l’optique d’une reconversion.

“Le transfert des compétences d’un secteur à l’autre n’est cependant pas forcément immédiat. La mobilisation d’une compétence peut revêtir des réalités différentes. Par exemple, la compétence « utilisation des technologies de l’information, des outils informatiques et/ou bureautiques » peut recouvrir selon les secteurs l’utilisation des outils bureautiques, des navigateurs internet, d’outils collaboratifs, ou encore du traitement numérique”, indique l’étude.

Les compétences les plus représentées dans les 6 secteurs les plus créateurs d’emplois sont “davantage mobilisées par des cadres et assimilés et des professions intermédiaires, alors que dans les secteurs destructeurs d’emplois, elles sont plutôt mobilisées par des employés et ouvriers non qualifiés et qualifiés”, observe par ailleurs la DGT.

 
 

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