Emploi

Le diplôme est de moins en moins rémunérateur

Les rémunérations des salariés de 40 ans sont plus élevées que celles de leurs aînés au même stade, selon une étude de l’Insee. Mais le diplôme apparaît de moins en moins rémunérateur dans ce contexte.

Dans une étude publiée le 29 juin 2021, l’Insee compare les salaires des générations nées entre 1940 et 1980. L’organisme y décrit les “effets différenciés du contexte économique” et du diplôme sur les trajectoires salariales.

En 40 ans, les revenus des salariés français du privé ont augmenté de 1 % à 2 % par an en moyenne au cours de leur carrière en termes réels. “Ces hausses de salaires reflètent l’expérience professionnelle accumulée avec l’âge. Mais au même âge, les salaires des générations les plus récentes sont aussi, en euros constants, de plus en plus élevés”, indique l’enquête.

En moyenne, les individus nés autour de 1960 perçoivent un salaire net annualisé de 25 980 euros à 40 ans. Au même âge, ceux nés autour de 1980 touchent un salaire net annualisé de 28 280 euros.

 

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L’Insee constate, “au fil des générations”, que les salaires relatifs (mesurés par rapport au salaire moyen de la génération concernée) en début de carrière sont à la baisse. “Les salaires sont tirés à la hausse par la croissance économique de 1970 à aujourd’hui. Toutefois, ceux des générations les plus récentes reflètent aussi le ralentissement économique et la montée continue du chômage sur les dernières décennies”, note l’étude.

De fait, “les générations récentes se situent moins bien, à 30 ans, relativement à l’ensemble des salariés présents sur le marché du travail en même temps qu’eux, que les générations précédentes au même âge”, précise l’Insee. En revanche, “dans la suite de la carrière”, elles “rattrapent les niveaux” de salaires relatifs des générations précédentes. “Sans toutefois les dépasser”, nuance l’institution.

Par rapport au revenu moyen de l’économie, le salaire relatif de la génération 1970 a progressé de 29 % au total entre 30 ans et 50 ans, tandis qu’un salarié né 20 ans plus tôt, parti d’un niveau relatif plus élevé en début de carrière, n’a gagné que 12 % de plus.

 

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Le diplôme n’est plus la panacée ?

En moyenne, l’élévation générale du niveau de qualification “tire les salaires à la hausse, mais dans un contexte de niveau de qualification plus élevé, le diplôme apparaît de moins en moins rémunérateur pour les salariés nés après 1950, relativement aux autres participants au marché du travail”, nous apprend l’étude.

Cette situation s’expliquerait par “un surcroît d’offre de diplômés par rapport aux besoins des entreprises”, qui conduit au recrutement de personnes de plus en plus diplômées pour les mêmes types de postes, et à une concurrence accrue. “Réciproquement, à niveau de diplôme donné, les salariés occupent des emplois de moins en moins bien rémunérés, relativement au reste de l’économie, ce qui se traduit par une baisse du salaire relatif au salaire moyen”, indique l’Insee.

La “hiérarchie des diplômes” en matière de salaires se “maintient” toutefois, “même si les écarts se réduisent, surtout pour les titulaires des diplômes les moins élevés”, précise l’étude. Ainsi, “la situation dans la hiérarchie salariale reste déterminée par la position en début de carrière, dès le premier emploi.” En 20 ans, entre les générations 1950 et 1970, les probabilités de “parcourir l’échelle des salaires” au sein de sa génération “n’ont guère évolué”, conclut l’Insee.

 

 

 

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