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En chiffres

L'embellie de l'activité se poursuit mais renforce les problèmes de main-d'oeuvre

Selon une étude du ministère du Travail, 77 % des salariés travaillaient en juin dans une entreprise dont l'activité était inchangée ou en hausse du fait de la crise sanitaire. Le niveau le plus haut depuis l'épidémie de Covid.

De nombreux salariés de la restauration mis en chômage partiel ont changé de métier.
De nombreux salariés de la restauration mis en chômage partiel ont changé de métier. (AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 29 juil. 2021 à 16:03Mis à jour le 29 juil. 2021 à 16:16

Alors que l'Insee doit livrer ce vendredi sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre, les derniers indicateurs de la Direction de la recherche du ministère du Travail (Dares) laissent augurer de bonnes nouvelles. La seizième édition de l'enquête flash spéciale Covid sur l'activité et les conditions de main-d'oeuvre publiée ce jeudi montre que l'embellie de l'activité s'est poursuivie en juin.

Plus de trois salariés sur quatre (77 %) travaillaient le mois dernier dans une entreprise dont l'activité était inchangée ou en hausse du fait de la crise sanitaire. Une hausse de 6 points, selon cette enquête réalisée auprès des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 29 juin et le 14 juillet. Cette proportion est « la plus élevée depuis le début de la crise », note la Dares.

Nouvelle chute du chômage partiel

L'amélioration constatée a bien sûr été portée par les secteurs de l'hébergement-restauration mais aussi, dans une moindre mesure, par ceux des spectacles et loisirs et du commerce qui ont bénéficié de la levée progressive des restrictions administratives édictées lors du dernier déconfinement .

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Cette évolution s'est accompagnée d'un autre signe d'amélioration de la conjoncture : une nouvelle diminution importante du chômage partiel qui, comme l'a annoncé Elisabeth Borne dans « Les Echos », ne concernait plus que 1,3 million de personnes fin juin, en baisse de 42 %. Avec parmi eux beaucoup des salariés considérés comme fragiles ou vulnérables ou en situation de garde d'enfants. Quant au nombre de salariés couverts par un accord d'activité partielle de longue durée, destiné aux entreprises anticipant plusieurs mois encore difficiles, il a marqué le pas en juin.

Manque de personnel

A contrario, deux nouvelles difficultés prennent de l'ampleur : le manque de personnel et les problèmes liés à l'approvisionnement. Côté bras, les hôtels, cafés et restaurants sont particulièrement concernés mais la Dares reste prudente sur son interprétation, expliquant que la tension pourrait être « en partie frictionnelle car liée à la réouverture concomitante » de l'ensemble des établissements. La pression déjà constatée en mai n'est pas retombée sur l'industrie agroalimentaire ou la santé.

L'origine de ces difficultés mérite d'être soulignée : 10 % de leurs effectifs mis en chômage partiel, soit 2 % de l'ensemble des salariés, auraient claqué la porte, selon les entreprises ayant des postes non pourvus. Peu pour changer de région, beaucoup pour changer de secteur d'activité. Et quand il s'agit de recruter, il y a un manque de candidats formés.

Autre signe de la reprise, alors que le manque de débouchés est de moins en moins évoqué, les difficultés d'approvisionnement ont, pour leur part, continué à s'intensifier fin juin dans la construction (+4 points) et dans l'industrie, en particulier dans les biens d'équipement (+7 points, après +1 point en mai).

Incertitude « élevée »

Bien que les inquiétudes quant au variant Delta aient commencé à poindre au moment de l'enquête, l'optimisme progressait encore dans les rangs des entreprises début juillet. Celles qui prévoyaient alors un retour à la normale de l'activité au plus tard dans trois mois représentaient 44 % des salariés contre 41 % début juin et 35 % début mai. Celles tablant sur un délai d'au moins six mois 18 %, en recul de 2 points.

La perspective de devoir mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l'emploi est de plus en plus rarement envisagée, 42 % des entreprises excluant « totalement » le risque d'en lancer un (+4 points). Même si, comme le note la Dares, « l'incertitude se maintient à un niveau élevé ».

Leïla de Comarmond

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