Paris centre : l’ex-mairie du Ier poursuit sa mue, la maison pour la jeunesse ouvrira fin septembre

Les travaux sont en cours dans l’ancienne mairie du Ier arrondissement pour accueillir ce nouvel équipement axé sur l’emploi, la formation, l’insertion professionnelle et la culture. Le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) a lui déjà pris ses quartiers.

Dans l'ex-mairie du Ier, la salle des mariages est ornée de fresques représentant Les âges de la vie du peintre Albert Besnard. LP/Philippe Baverel
Dans l'ex-mairie du Ier, la salle des mariages est ornée de fresques représentant Les âges de la vie du peintre Albert Besnard. LP/Philippe Baverel

    Un an après sa fermeture pour cause de fusion des quatre premiers arrondissements au sein de Paris centre (dont la mairie est celle du IIIe), l’ex-mairie du Ier est en pleine cure de rajeunissement ! Dès la fin septembre, ce monument magnifique, construit en symétrie avec l’église Saint-Germain l’Auxerrois sa voisine, en face de la colonnade du Louvre, doit accueillir la maison pour la jeunesse, autrement dit Quartier Jeunes (QJ pour les initiés), selon la dénomination choisie par les jeunes pendant la concertation du printemps.

    Le projet d’accorder 1 800 m2 aux 16-25 ans au cœur de Paris (les 1 200 m2 restant sont affectés à la halte humanitaire gérée par l’Armée du salut et au service des titres d’identité) a été voté en Conseil de Paris le 8 juillet. « C’est une première, souligne Hélène Bidard (PCF), adjointe à la jeunesse. Créer ce nouvel équipement axé sur l’emploi, la formation, l’insertion professionnelle et la culture, doit nous permettre de répondre aux besoins des jeunes qui depuis un an et demi, paient un lourd tribut psychologique et économique (perte des petits jobs…) à la crise du Covid. A Paris, nous ne voulons pas de génération sacrifiée ».

    Un lieu d’accueil universel, gratuit et anonyme

    Conçue comme un lieu d’accueil universel, gratuit et anonyme, ouvert aux lycéens, étudiants, garçons ou filles à la recherche d’un emploi, d’un stage…, la maison pour la jeunesse ne refusera pas l’entrée à un jeune de 26 ans ! « Pas plus que nous ne demanderons la carte d’identité, nous n’exigerons de justificatif de domicile. Cette maison sera ouverte à tous les jeunes Franciliens », martèle Thomas Rogé, chef du service des politiques jeunesse à la ville de Paris, responsable de la mise en place du lieu.

    Moyennant un budget de 1,2 million d’euros, l’ex-mairie du Ier est en plein chantier. « La plupart des travaux sont réalisés en régie, c’est-à-dire par les équipes de la ville. Nos menuisiers ont conçu et fabriqué bancs, tables et meubles pour l’informatique », indique Hélène Bidard. « Des éléments de mobilier ont aussi été récupérés, notamment les éclaireuses très futuristes de la Gaîté Lyrique », ajoute Thomas Rogé.

    Au rez-de-chaussée, en lieu et place de la bibliothèque, un café ouvrira en décembre 2021. Face au Louvre, l’une des fenêtres a été transformée en porte-fenêtre de façon à accéder directement au bar, sans passer par l’entrée plus officielle, plus intimidante, de l’ex-mairie. « L’architecte des bâtiments de France a donné son accord car la porte-fenêtre existait au début du XXe siècle », précise Thomas Rogé.

    Des espaces réservés aux consultations

    Repeint, l’ancien bureau du maire du Ier accueillera un espace de détente, et un baby-foot - dont les personnages sont des joueuses -, a déjà été installé dans le hall. Dans les bureaux attenants, des espaces seront réservés aux consultations avec des psychologues, des professionnels de l’écoute… et aussi à des permanences de prévention santé (tests de grossesse, de dépistage du VIH…)

    Ornée des fresques d’Albert Besnard représentant « Les âges de la vie » et de la statue de la République, la salle des mariages, dont le parquet va être poncé, sera réservée du mardi au samedi de 13 à 17 heures, aux rendez-vous avec les conseillers d’orientation du CIDJ (centre d’information et de documentation jeunesse). Des classes y seront accueillies le matin.

    « Il est important que les jeunes se rendent au cœur de Paris »

    En attendant, le CIDJ, qui vient de quitter les 2 000 m2 qu’il occupait depuis 50 ans quai Branly (XVe), reçoit déjà dans les 217 m2 qui lui sont affectés au 3e étage de l’ex-mairie, une quarantaine de jeunes par jour du mardi au vendredi de 13 à 17 heures. « Proche de Châtelet-Les Halles, notre nouvelle adresse est plus accessible. Il est important que les jeunes (40 % des accueillis viennent de banlieue ou de quartiers populaires), se rendent au cœur de Paris, ce qui peut leur donner envie de découvrir le Louvre », estime Sophie Bosset-Montoux, directrice du CIDJ.

    Dans une petite cabane en bois installée devant la mairie, le comité local pour le logement autonome des jeunes assure une permanence chaque mardi après-midi ; le mercredi après-midi est réservé à la mission locale de Paris.