«Mon fils a eu deux mois d’école en deux ans» : la difficile scolarisation des élèves handicapés

EXCLUSIF. Selon une étude commandée par l’Unapei, fédération défendant les intérêts des enfants avec un handicap mental, 68% des Français estiment que leur scolarisation n’est pas satisfaisante. C’est le cas de Mounia, mère de Bozid, autiste de 8 ans, pour qui la rentrée scolaire est une période d’angoisse.

Mounia se bat pour que son fils, Bozid, atteint d'autisme, soit scolarisé en milieu ordinaire avec un accompagnant spécialisé. LP/Thomas Poupeau
Mounia se bat pour que son fils, Bozid, atteint d'autisme, soit scolarisé en milieu ordinaire avec un accompagnant spécialisé. LP/Thomas Poupeau

    Bozid, 8 ans, arrache le téléphone portable des mains de Mounia, sa maman. Il se rue sur des dessins animés. Mounia refuse, reprend l’appareil. « Le son est trop fort », lui dit-elle doucement. Bozid crie, agite les bras, secoue sa mère. Puis se calme instantanément, et plonge dans l’observation d’un calendrier imagé. « C’est mon quotidien : négocier avec lui, ne pas s’énerver, lui apprendre des choses. L’école n’a pas voulu de lui, alors j’ai tout lâché : emploi, vie sociale… » Les mots de Mounia — émue aux larmes quand elle évoque son fils autiste — sont forts : l’éducation est un droit en France, mais pour les enfants porteurs de handicap, « ce n’est pas un long fleuve tranquille ».

    Alors, à dix jours de la rentrée, cette maman du Val-de-Marne « prie chaque jour » pour que cette année, Bozid soit enfin « correctement pris en charge ». Il doit aller à l’école du quartier sous réserve qu’on attribue à l’établissement une personne spécialement dédiée pour l’accompagner.