Un mardi matin de juin où le soleil bâtonne : quinze pompiers du Secours en milieu périlleux (SMP) de Seine-Maritime entament leur stage de trois jours près du sémaphore de Dieppe, en surplomb de la Manche et des ferries en partance pour Newhaven. Un brouillard de mer encombre l’horizon. Au milieu des hautes herbes, il s’agit d’aller chercher en contrebas un sujet supposé être tombé, suicide ou accident, et descendre rapidement en rappel à l’aplomb de la falaise, en craie avec des strates de silex, sans se couper. Ils appellent ça un «sauvetage paroi» pour lequel il faut impérativement éviter le frottement des cordes contre le belvédère. Ils préparent l’opération avec minutie en vérifiant le mât de déport. Puis, ils descendent lentement, harnachés, avec leurs gants en kevlar découpés sur trois doigts façon mitaine, pour corder ou visser les mousquetons, qu’ils ne quitteront pas de la journée, sauf pour manger. L’un d’eux prend place dans le brancard, les autres le sécurisent, avant de remonter. «On vient au “Grimp” pour la technique, la diversité et l’adrénaline, avance Florent (44 ans), surnommé «Malone». Porter secours en milieu périlleux, ça donne une autre dimension à notre métier. Ça change de la rengaine du quotidien. Peut-être que certains d’entre nous étaient des écureuils dans une autre vie.» Venus des trois pôles du département (Dieppe, Le Havre, Rouen), ils continuent de s’appeler les «Grimp», rapport à l’acronyme encore en vigueur l’an dernie
Sauveurs
Côte d’Albâtre : entre sauvetages et suicides, les pompiers premiers de cordée
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publié le 3 août 2021 à 20h08
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