Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

2021, une année éprouvante pour la viticulture française

Gel, mildiou, sécheresse, incendies : les nerfs des vignerons français sont mis à rude épreuve. Ils s’attendent à une vendange réduite de plus d’un quart.

Par 

Publié le 24 août 2021 à 01h49, modifié le 22 juin 2022 à 14h44

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Début des vendanges à Fitou (Aude), le 5 août 2021.

Le 8 avril, Emilie Faucheron ne pouvait retenir ses larmes dans une vidéo qu’elle diffusait sur YouTube. Elle venait de constater les dégâts du gel sur les rangs de ceps après une nuit où le mercure était tombé à – 6 °C. « 80 % de la propriété a gelé, ça me prend aux tripes », témoignait la jeune viticultrice bouleversée. Elle exploite, avec son mari, 60 hectares de vigne en agriculture biologique, à Montady, dans l’Hérault.

L’heure de vérité approche. Vendredi 20 août, elle a débuté les vendanges par une parcelle de Sauvignon. « J’ai ramassé deux fois moins que d’habitude sur cette parcelle qui représente 10 % de mon exploitation, constate-t-elle. L’objectif ambitieux que nous nous sommes fixé est d’avoir une demi-récolte. Nous ne saurons qu’à l’issue des vendanges, fin septembre, s’il sera atteint. Nous avons travaillé pour y arriver. On a utilisé des biostimulants, on a réchauffé les sols, on n’a rien lâché », raconte Mme Faucheron.

« Historiquement faible »

Sans attendre les premiers coups de sécateur, le ministère de l’agriculture s’est prêté à l’exercice délicat de la prévision. Début août, il a livré une estimation de la récolte française attendue en 2021, comprise entre 32,6 millions et 35,6 millions d’hectolitres, en reflux sur un an de 24 % à 30 %. Le rendement de cette vendange « historiquement faible » serait alors le plus bas jamais vu depuis quarante-cinq ans.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Les ventes de champagne redécollent, après une année 2020 difficile

Le gel printanier a saisi d’effroi nombre de viticulteurs. Parfois, pendant une, deux voire trois nuits, ils ont tenté de sauver les vignes brûlées par la morsure du gel. Souvent sans grand succès. La vague glaciale a touché la plupart des bassins viticoles. La Vallée-du-Rhône, la Bourgogne et le Centre étant les zones les plus affectées. Les bourgeons des cépages les plus précoces, chardonnay et merlots, ont le plus souffert. « Les dégâts ont été importants dans le Chablis et le Mâconnais où les rendements sont élevés. On s’attend à une demi-récolte en Bourgogne, soit un million d’hectolitres », affirme Thiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne.

Les épisodes pluvieux à répétition durant l’été ont entraîné l’apparition de maladies, comme le mildiou et l’oïdium

Parmi les rares vignobles quasi épargnés à la suite de cet épisode de températures glaciales figurent l’Alsace mais aussi la Charente, le cépage Ugny blanc, clé de voûte du cognac, étant tardif. Mais l’Alsace n’a pas échappé aux aléas météorologiques. Les épisodes pluvieux à répétition durant l’été ont entraîné l’apparition de maladies, comme le mildiou et l’oïdium. « Il a plu quatre semaines de suite, c’est du jamais-vu. Le potentiel de récolte devrait être amputé de 20 % à 30 % », explique Gilles Ehrhart, président de l’association des viticulteurs d’Alsace.

Il vous reste 52.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.