Se professionnaliser : Accueil Paysan forme aussi les agriculteurs

Se professionnaliser : Accueil Paysan forme aussi les agriculteurs

Depuis plus de trente ans, le réseau Accueil Paysan prône une agriculture paysanne et un tourisme durable, équitable et solidaire. Pour permettre à ses adhérents et aux porteurs de projets de développer leur offre touristique, l’association recourt à ses antennes locales. L’objectif est de les former individuellement et collectivement.

«Accueil Paysan accompagne les adhérents et les porteurs de projet agricoles et ruraux, dont la combinaison d’activités comporte au moins une activité d’accueil (camping, gîte, accueil social, ferme pédagogique, table d’hôtes, etc.) mettant en valeur le lien à la terre », explique Manon Damalix, chargée de recherche et développement au sein de l’association. Des actions qui comprennent donc l’hébergement, la restauration, les animations, et la réception de publics spécifiques (enfants, personnes en situation de handicap...). Un appui effectué sous forme de formations proposées par certaines associations locales. Il faut dire qu’avec 900 adhérents en France, la fédération nationale Accueil Paysan (Fnap) s’étend sur tout l’Hexagone. Et même bien au-delà puisque le réseau compte 300 membres dans 32 pays.

Basée à Grenoble, la Fnap s’appuie surtout sur deux piliers essentiels : l’éthique et l’accompagnement. Le premier, en mettant en avant le territoire, l’environnement et les produits. Le second se matérialise dès le départ lors de la labellisation des porteurs de projet par les adhérents eux-mêmes (agriculteurs inscrits à la MSA, retraités agricoles, acteurs ruraux). Un suivi qui se prolonge pendant les formations proposées par les associations locales de la Fnap.

Manon Damalix révèle que la plupart de de ces formations « concernent l’accompagnement individuel et collectif, de la création au montage du projet » et qu’en complément, certaines abordent des volets plus distincts comme « la communication, l’obtention d’une licence pour l’exploitation d’un débit de boissons ou la création d’un four à pain ». Les formations, précise-t-elle, « se déroulent généralement chez un adhérent, dans les locaux de l’association locale Accueil Paysan s’il y en a, ou dans un espace dédié à la formation (ex : Maison paysanne), et sont en général organisées par type d’accueil ou communes à tous les adhérents et porteurs de projet ». Pour Manon Damalix, « l’esprit de la démarche de labellisation est de permettre aux porteurs de projet d’intégrer un réseau, et donc d’être aiguillés vers les personnes-ressources pertinentes ». Comptabilité et gestion, statut, formations techniques sont autant d’aspects essentiels que ces porteurs de projet peuvent développer auprès des partenaires d’Accueil Paysan comme le Pôle InPACT (Adear, AFOCG, Terre de liens…).

Certains adhérents jouent également le rôle de formateurs

L’association prend aussi part aux formations proposées par les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA), grâce à l’intervention de certains de ses adhérents. « Cette année, Accueil Paysan, en partenariat avec les CFPPA de Montmorot (Jura) et Savoie-Bugey, va plus loin en co-construisant les contenus de formation et en animant un réseau de fermes paysannes multifonctionnelles auquel seront adossées les formations. » Après avoir évolué elle-même depuis sa création, la Fnap a vu émerger ces dernières années de nouveaux profils de porteurs de projet liés à l’agriculture. « Une majorité n’est pas issue du milieu agricole et cherche à s’installer sur des fermes de petite taille, en réalisant de faibles investissements, avec des projets très diversifiés (production-transformation-accueil…). Avec deux tiers des installations qui se font hors DJA, affirme Manon Damalix. Or, ces porteurs de projet ont des besoins d’accompagnement spécifiques. » C’est justement là que le rôle joué par le réseau Fnap (1 200 structures réparties sur tout le territoire) demeure primordial. À la fois pour les représentants de la filière agricole qui souhaitent se diversifier, mais aussi pour des touristes en quête d’un autre type d’accueil.

—— Pierre MOYON (Tribune Verte 2969)