« L’accomplissement des réformes ne doit pas être détourné par la crise sanitaire », a insisté Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse de rentrée, jeudi 26 août. Des questions de laïcité au dédoublement des CP-CE1, en passant par la réforme du lycée, le ministre de l’éducation nationale a dressé un panorama de ce qu’il a accompli depuis 2017, avant, seulement, de faire le point sur la situation sanitaire.
Il était pourtant très attendu sur ce dernier sujet par les représentants de parents et d’enseignants, qui souhaitent des précisions depuis la fixation du protocole sanitaire au niveau 2 sur les 4 échelons possibles. Les élèves de la maternelle à la terminale feront leur rentrée à partir du 2 septembre, excepté en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Barthélémy et dans une partie de la Guyane, où elle est repoussée au 13 septembre. « Bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes. Nous nous mettons en situation de les gérer », a assuré M. Blanquer. Il n’exclut pas, si la situation l’exige, une différenciation du niveau de protocole selon les territoires.
Cette sérénité affichée fait bondir parents et enseignants. Guislaine David, cosecrétaire générale du SNUipp-FSU, l’affirme : « Le ministre ne nous rassure pas. C’est comme s’il n’avait pas pris conscience que le variant Delta change la donne. Avec des décisions possiblement locales, il ajoute du flou au flou. » « Il va falloir une grande vigilance sur l’évolution de l’épidémie dans les premières semaines qui suivront la rentrée. Sur des points comme la restauration scolaire, le protocole au niveau 2 manque de prudence », corrobore le secrétaire général du SE-UNSA, Stéphane Crochet.
Une « note d’alerte » remise au gouvernement
L’école primaire concentre les inquiétudes, les enfants de moins de 12 ans ne pouvant être vaccinés. Jean-Michel Blanquer a rappelé la volonté de faire passer 600 000 tests salivaires hebdomadaires dans le primaire, et la mise à disposition de deux autotests par semaine pour les personnels. « Il sera difficile d’arriver à ce chiffre sans une politique volontariste et une campagne de communication efficace. L’an dernier, seuls 60 % des parents étaient d’accord pour faire passer ce type de tests », estime Guislaine David.
D’après une étude de l’Institut Pasteur, la moitié des contaminations toucheront les 0-17 ans cet automne. Pour l’épidémiologiste et membre du conseil scientifique Arnaud Fontanet, qui a participé à la rédaction d’une « note d’alerte » remise au gouvernement le 20 août, il faudrait un dépistage des élèves de primaire deux fois par semaine pour un meilleur contrôle de l’épidémie. Soit beaucoup plus qu’annoncé aujourd’hui. Il y a 6,5 millions d’élèves dans le primaire…
Il vous reste 51.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.