« Quels sont les ingrédients pour la recette des pancakes que nous ferons cet après-midi ? », demande Claudia Desanghère aux onze élèves de CP-CE1 réunis dans sa salle de classe de l’école du Docteur-Roux, à Reims (Marne), en cette matinée du 24 août. Des chaises sont retournées sur les tables, preuve que l’année scolaire n’a pas encore commencé. Mais l’ambiance est déjà studieuse, malgré quelques bâillements ici et là. Ethan lève le doigt. « Du beurre », répond l’enfant avant d’épeler « b, e, u, r, deux r, e ». Il vient ensuite l’écrire au tableau. Chaque élève lit à son tour une partie de la recette. Certains, comme Zackary, n’ont pas la voix assurée, mais tous y arrivent.
Que font ces enfants en classe, alors que la rentrée scolaire a lieu dix jours plus tard ? Ils participent au dispositif « école ouverte ». Un terme cher au ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui en a fait le titre de son ouvrage à paraître le 9 septembre aux éditions Gallimard mais qui correspond, ici, à une initiative créée dans les années 1990 et désormais intégrée à l’opération « Vacances apprenantes ».
Le matin est centré sur les apprentissages en mathématiques et en français, l’après-midi sur des activités plus ludiques : cuisine, sport, chant, théâtre, visites. « Tous les élèves de notre école classée REP + peuvent participer sans distinction de niveau, mais nous avons incité certaines familles à inscrire leur bambin », souligne Emmanuelle Devigne, la directrice.
Les écarts se sont creusés
Une vingtaine d’enfants sont présents en cette fin du mois d’août, 40 en avaient bénéficié début juillet. Certains sont même venus aux deux stages. Au niveau national, 120 000 élèves ont pris part à une « école ouverte » depuis septembre, selon les estimations provisoires du ministère. Environ 130 000 jeunes ont, en outre, participé à un stage de réussite, destiné plus spécifiquement au public en difficulté, et 70 000 à une « colonie apprenante ».
C’est le deuxième été que l’école du Docteur-Roux s’ouvre ainsi. L’idée, comme dans toute la France, est de pallier les difficultés rencontrées durant la crise sanitaire. Les évaluations nationales réalisées auprès des CP-CE1 au début de l’année scolaire 2020 l’ont montré : les performances des élèves sont en légère baisse par rapport à 2019 et, surtout, les écarts se sont creusés entre les établissements classés en éducation prioritaire et les autres.
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