Avoir vécu à l’étranger, un atout, sauf sur Parcoursup ? Tel est le ressenti de jeunes Français qui ont obtenu, souvent avec brio, un diplôme équivalent au baccalauréat dans leur pays de résidence avant de subir un échec cuisant en postulant sur la plate-forme pour intégrer une formation dans l’enseignement supérieur français.
Au regard des statistiques du ministère de l’enseignement supérieur, le contraste est frappant entre le sort de ces 25 000 lycéens, Français établis à l’étranger, et le reste de la cohorte. Au premier jour des résultats d’affectation, le 27 mai, seuls 20 % d’entre eux avaient reçu une proposition d’admission, contre 54 % des autres lycéens. A la fin de la phase principale d’admission, le 16 juillet, le ratio ne s’est guère amélioré, avec 48 % disposant d’une réponse positive, contre 89 % des candidats scolarisés en France ou dans un lycée français géré par le réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).
Pour Alex, très bon élève du réputé Friedrich-Wilhelm Gymnasium de Cologne, en Allemagne, la déconvenue a été totale. Titulaire de l’Abitur (l’équivalent du bac), spécialité maths et physique, il a obtenu 87 % des points, soit l’équivalent d’une mention très bien, ce qui ne l’a pas empêché d’être éconduit dans l’ensemble de ses vœux en classe préparatoire scientifique à Paris, Lyon, Grenoble et Toulouse.
Fin juillet, il contacte les services de Parcoursup pour obtenir de l’aide et se voit répondre que n’étant pas titulaire d’un bac français, il n’est « pas éligible » aux commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES), chargées d’apporter des solutions aux candidats sans affectation.
Fin août, son dossier est finalement examiné par la CAES de l’académie de Paris. Alex reçoit trois propositions, « pour des prépas qui affichent des taux de succès aux concours des écoles d’ingénieurs proches de 0 % », déplore sa mère, Juliette de Meaux. « Ces élèves ne dépendent d’aucune académie, ils n’ont donc personne vers qui se tourner. Cela me semble absurde qu’on garde pour eux simplement les places vacantes », analyse-t-elle.
Systèmes de notation différents
Dans son dossier, le candidat avait pourtant collé au plus près des exigences, joignant une traduction certifiée de son diplôme d’Abitur, une lettre de recommandation de ses professeurs et un certificat de son niveau en langues française et anglaise. « Pour ses bulletins, nous avions rempli les cases avec ses notes sur 15 [le système de notation allemand], mais nous n’avions pas d’information sur la moyenne de l’école, détaille Juliette de Meaux. La lettre de ses professeurs indiquait qu’il était dans les 5 % des meilleurs élèves de son lycée. »
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