Rentrée 2021 : les élèves autistes sont-ils à bonne école?

A la veille de la rentrée 2021, Sophie Cluzel répond aux interrogations des familles. Une première interview concerne les enfants en situation de handicap en général* tandis qu'une seconde cible les élèves autistes.

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* Pour lire l'interview de Sophie Cluzel sur la rentrée 2021, consulter le lien en fin d'article.  

Handicap.fr : Concernant les enfants autistes, les associations prétendent que seul un besoin sur dix serait satisfait, jugeant la situation « catastrophique », notamment lors de la transition primaire/collège. Est-ce une réalité constatée ? Et si oui, quelles mesures pour y remédier ?
Sophie Cluzel : Sur l'autisme, la progression de l'offre a été très importante depuis 2017. La transition entre le premier et le second degré est en effet un moment délicat, quel que soit le type de handicap. L'offre doit continuer à progresser, notamment en Unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis) collège, pour suivre l'évolution structurante de l'école inclusive. Les parcours scolaires des élèves en situation de handicap s'allongent ; cette année, pour la première fois, la part d'élèves en situation de handicap (ndlr : tous handicaps confondus) sera supérieure dans le second degré à celle dans le premier degré.

H.fr : La stratégie autisme a fait du dépistage précoce sa priorité mais, face à l'augmentation des diagnostics, comment proposer des parcours adaptés si les solutions n'existent pas sur le terrain ? Certains départements ont dépisté 300 enfants… mais ne disposent que d'une seule classe Ulis TSA !
SC : Lorsqu'un diagnostic est établi, un enfant autiste ne va pas obligatoirement en Ulis. L'objectif visé par la stratégie nationale autisme au sein des TND 2018-2022 est de proposer une palette de solutions en fonction des besoins des enfants avec des troubles du spectre de l'autisme ; certains suivent une scolarité en classe ordinaire avec ou sans accompagnant (AESH), d'autres intègrent une Unité d'enseignement en maternelle autisme (180 nouvelles UEMA créées entre 2018 et 2022, à ajouter aux 112 déjà existantes, soit une offre en maternelle de près de 300 dispositifs sur le territoire national) ou une Unité d'enseignement en école élémentaire ou encore un dispositif d'autorégulation en élémentaire (90 dispositifs prévus). Certains peuvent aussi aller en IME (institut médico-éducatif) ou en scolarité partagée IME-école.

H.fr : L'école élémentaire peut encore faire « tampon » mais qu'en est-il lors de l'arrivée au collège lorsque, dans le médico-social, les listes d'attente ne cessent désespérément de s'allonger ?
SC : Si ce passage de l'entrée dans l'adolescence demeure effectivement source de difficultés pour de nombreuses familles, il existe une palette de solutions pour les enfants autistes au collège, comme les Ulis et les Sessad (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile, ndlr : qui intervient également au sein de l'école). Le renforcement des moyens permet de favoriser la scolarisation en milieu ordinaire. Il n'y a pas de raison qu'un collégien, qui a été scolarisé en milieu ordinaire, bifurque en IM-Pro (Institut médico-professionnel). Nous y travaillons avec le ministre de l'Education nationale.

H.fr : Quel avenir pour les UEMA (Unités autisme en maternelle) et UEEA (au primaire), dispositifs hybrides entre l'Education nationale et le médico-social, à l'issue de la stratégie autisme 2018-2022. Seront-ils pérennisés ? Renforcés ?  Avec les moyens suffisants ?
SC : Ces dispositifs ont, en effet, vocation à être pérennisés et développés. La rentrée 2021 contribue à poursuivre leur déploiement et à améliorer encore la couverture du territoire national avec 89 unités d'enseignement créées, soit 350 places en UEMA, 328 places en UEEA ou dispositif d'autorégulation. Les moyens financiers dédiés tant du côté des crédits médico-sociaux que de ceux de l'Education nationale sont pérennes.

H.fr : Dans le médico-social, est-il prévu que le taux d'accompagnement augmente pour faire face à la pénurie de professionnels ? Il est de 1 pro pour 1,3 enfant dans les Sessad TSA par exemple et pourrait passer à 1,6. Dans les Sessad non TSA : de 1,6 à 1,8. Ce qui permettrait d'accompagner plus d'enfants mais sur moins de temps. Est-ce à l'ordre du jour ?
SC : Cette proposition n'est pas à l'étude à ce jour. Cependant, il est important de souligner que, cette année, 28 millions d'euros supplémentaires sont dédiés au renforcement de l'offre de Sessad sur l'ensemble du territoire. Au total, cela correspond à plus de 1 500 places nouvelles en 2021, pour répondre aux besoins d'accompagnement des élèves.

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