Lors de sa présentation en septembre 2020, le plan de relance était apparu comme une bouée de sauvetage pour le monde culturel, mis à l’arrêt par l’épidémie de Covid-19 et les mesures de protection sanitaire décidées par l’exécutif. Un an plus tard, un premier bilan vient confirmer l’état d’urgence dans lequel se trouve le secteur : sur les huit premiers mois de l’année 2021, près de la moitié des sommes prévues pour être dépensées d’ici à fin 2022 ont déjà été engagées, a indiqué le ministère de la culture, mercredi 8 septembre.
Selon le cabinet de Roselyne Bachelot, la ministre de la culture, 793 millions d’euros ont été alloués depuis le 1er janvier pour soutenir le cinéma, les musées, le spectacle vivant, les librairies, les festivals, la presse… Au total, « l’année 2021 devrait permettre de déployer les deux tiers des moyens prévus au titre de la relance », estime-t-on Rue de Valois.
Il y a un an, Mme Bachelot avait obtenu que 2 milliards d’euros, sur les 100 milliards alloués au plan de relance par Emmanuel Macron, soient consacrés à la culture : 1,6 milliard pour la période 2021-2022 et 400 millions pour la période 2021-2025, dans le cadre du programme des investissements d’avenir.
Secteur parmi les plus sinistrés, le cinéma a sans surprise été celui qui a le plus rapidement consommé les crédits qui lui ont été confiés. Selon le ministère de la culture, le Centre national du cinéma (CNC) a d’ores et déjà utilisé 92 % de son enveloppe, fixée à 165 millions d’euros. Au total, 3 762 structures (exploitants, distributeurs, producteurs, auteurs, etc.) ont bénéficié d’une aide.
Les exploitants ont par ailleurs obtenu 60 millions d’euros supplémentaires en mai, pour accompagner la réouverture des salles avec contrainte de jauge. A titre de comparaison, le Centre national de la musique (CNM) n’avait engagé à fin août que 60 millions d’euros sur les 175 millions destinés à soutenir la filière musicale.
Côté patrimoine, 345 millions d’euros ont été alloués depuis le début de l’année, ce qui correspond à un peu plus de la moitié du budget prévu pour les monuments historiques (614 millions sur la période 2021-2022). Le « plan cathédrales », doté de 80 millions d’euros, a permis de « lancer ou accélérer » 52 opérations de rénovation, indique le ministère. La transformation du château de Villers-Cotterêts (Aisne) en « cité internationale de la langue française », seul grand chantier culturel lancé par Emmanuel Macron durant son quinquennat, est également bien avancée puisque 82 millions d’euros sur les 100 millions prévus pour le projet dans le cadre du plan de relance ont été engagés.
Il vous reste 43.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.