Fermer

Se connecter

La plate-forme “FranceConnect+” est enfin opérationnelle

Par Emile Marzolf - 8 septembre 2021 - 5 min de lecture

À l’occasion du Forum international de la cybersécurité (FIC) de Lille, l’équipe de FranceConnect est revenue sur le lancement discret, en juin dernier, de la plate-forme FranceConnect+, réservée aux identités numériques sécurisées, et donc aux démarches en ligne plus sensibles.

La nouvelle plate-forme FranceConnect+, destinée à accéder à des services plus sécurisés car plus sensibles.

© FranceConnect

C’est le même bouton, ou presque. La direction interministérielle du numérique a lancé, en juin dernier, sans aucune communication, le service FranceConnect+, a annoncé sa directrice de la mission “Identité numérique”, Christine Balian, à l’occasion d’une présentation au Forum international de la cybersécurité (FIC) mercredi 8 septembre. En apparence, rien ne change pour l’utilisateur, mais derrière, ce n’est pas la même plate-forme qui opère le service. Pour rappel, le bouton FranceConnect permet aux internautes de se connecter, via le compte existant de leur choix (Ameli, les impôts, l’identité numérique de La Poste) à plus de 1 000 services en ligne, surtout publics.

La seule différence avec FranceConnect, c’est que le nouveau bouton FranceConnect+ offrira un accès à des services plus sensibles (ouverture d’un compte bancaire, dépôt de plainte, services liés à la santé…) grâce à des identités numériques plus sécurisées qu’un simple couple identifiant-mot de passe. “Sur FranceConnect+, vous n’allez plus retrouver les identités habituelles que sont Ameli.fr ou les impôts, car ce ne sont que des fournisseurs de premier niveau, qui reposent sur un simple identifiant et mot de passe”, décrit Stéphane Mavel, responsable des relations partenaires de FranceConnect. 

 

Pour l’heure, seule La Poste offre un niveau de garantie compatible (niveau substantiel selon les standards du règlement européen e-IDAS), en attendant la solution de l’État dérivée de la carte nationale d’identité électronique, sur laquelle travaille actuellement le ministère de l’Intérieur. Cette identité, qui sera la seule à atteindre le niveau maximal de garantie dans un premier temps, est en cours de développement pour un premier prototype d’application pour smartphone début 2022. 

Mais d’autres identités devraient également faire leur apparition dans ce nouveau portefeuille plus sécurisé. C’est notamment le cas de l’identité “e-carte Vitale” en cours d’expérimentation, dans le champ santé-social, dans plusieurs départements, pour une généralisation attendue en 2023. Celle-ci n’offrira qu’un niveau de garantie “substantiel”, suffisant toutefois pour l’écrasante majorité des cas de figure.

Entrée d’un acteur privé

Une identité numérique proposée par un acteur privé devrait également rejoindre FranceConnect+, avec la solution Yris de la société Ariadnext. Cette application mobile, semblable à celle que développe l’Intérieur, permettra de créer à distance son identité numérique de niveau substantiel, à partir d’une vérification vidéo du titre d’identité (ou de la lecture de sa puce électronique) et grâce à un mécanisme de reconnaissance faciale, comme le proposait d’ailleurs Alicem et comme le propose La Poste, pour vérifier que la personne qui fait la démarche correspond bien au détenteur du titre et qu’il ne s’agit pas d’une usurpation d’identité. Son lancement est attendu d’ici la fin de l’année. Ce qui devrait porter à 4 le nombre d’identités numériques compatibles avec FranceConnect+ à horizon 2023.

Du côté des fournisseurs de services, c’est-à-dire des services en ligne qui seront accessibles uniquement via FranceConnect+, l’offre est encore inexistante : seule l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris est en passe d’intégrer le bouton. Pour ce qui est du modèle économique, l’équipe garantit que la connexion aux services publics restera gratuite. En revanche, précise-t-on, “les fournisseurs d’identités plus élevées pourront facturer les fournisseurs de services privés” qui ont recours à leur moyen d’identification. 

30 millions d’utilisateurs pour FranceConnect
La directrice de la mission “Identité numérique“ s’est félicitée, ce mercredi 8 septembre, du succès du bouton FranceConnect, qui devrait dépasser d’ici la fin du mois les 30 millions d’utilisateurs, soit l’ojectif fixé par le gouvernement pour la fin du quinquennat. Il faut dire que la crise sanitaire a grandement facilité l’adoption du bouton, seul moyen de récupérer son certificat de vaccination ou de test auprès de l’assurance maladie. Pour autant, FranceConnect “s’installe dans les usages et dans la vie des Français”, estime Christine Balian, selon laquelle 10 millions d‘entre eux l’utilisent désormais plus de 4 fois par an. FranceConnect vient également tout juste de franchir la barre des 1 000 services partenaires. Pôle emploi et Pajemploi ont notamment intégré le bouton il y a quelques mois, et la Caisse nationale des allocations familiales devrait le faire bientôt. 

Découvrez le dernier numéro d’Acteurs publics

AP 175-176 Hôpital | La tentation bureaucratique