La police technique et scientifique lance une campagne de recrutement
Les 94 postes à pourvoir concernent une large gamme de domaines afin de faire face à un manque d'analystes spécialisé, tendant à allonger les délais d'analyse et ralentir les résultats d'enquête. Les progrès scientifiques de ces dernières années ont donné de plus en plus d'importance à la PTS.
Par Les Echos
Avis aux adeptes des séries et romans policiers. La police technique et scientifique (PTS) ouvre une nouvelle campagne de recrutement pour les plusieurs dizaines de postes PTS disponibles. Lancées ce lundi, les inscriptions doivent se terminer le 10 septembre.
Sur les 94 postes à pourvoir, 55 d'entre eux sont ouverts aux candidats externes. Si le concours est décentralisé (le poste obtenu dépend de la région dans laquelle on candidate), le nombre de postes à fournir et les spécialités varient selon les régions.
Un concours en deux étapes
Le concours est ouvert à tous les adultes en bonne capacité physique et au casier judiciaire vierge. Seul ajout par rapport aux concours précédents : être titulaire d'un baccalauréat avec les épreuves de mathématiques, de physique-chimie et de SVT (sciences et vie de la terre).
En plus de deux épreuves portant sur les capacités d'analyse des candidats (générale et scientifique), ces derniers devront également passer des tests psychotechniques afin d'évaluer « la compatibilité de leur profil psychologique avec les missions de la police technique et scientifique », selon le site de la Polie Nationale, « Devenir Policier ». Les admissibles passeront ensuite un entretien de 25 minutes et une épreuve facultative de langue d'un quart d'heure. Le jury disposera comme « aide à la décision des résultats des tests psychotechniques passés par le candidat interprétés par un psychologue », dont la présence est obligatoire lors de l'entretien, précise la plateforme de recrutement.
Le recrutement, une des solutions aux soucis de la PTS
Si l'on retient généralement les blouses blanches sillonnant les scènes de crime, les postes proposés balaient un large éventail de spécialisations. Entre autres, les emplois au sein de la criminalité numérique, en plein essor avec la hausse des cyberattaques .
Le concours doit notamment aider à faire face à des plaintes au sujet des sous-effectifs. Depuis une dizaine d'années, la charge de travail a augmenté, sans que le nombre d'analystes suive le mouvement. « Avec les progrès scientifiques, on est passé d'une culture de l'aveu à une culture de la preuve », soulignait Xavier Depecker, secrétaire national en charges des personnels scientifiques de la police nationale chez le syndicat de la PTS, au moment d'un mouvement de grève en 2020 . « Avec 2.500 agents, soit 2 % des effectifs de police, la PTS permet de résoudre 30 % des enquêtes ». La PTS bénéficie semble donc enfin bén éficier de la hausse de budget allouée à la sécurité depuis plusieurs années, qui se concentrait jusque-là avant tout sur la hausse des effectifs des forces de l'ordre.
Le recrutement doit également compenser le manque de spécialistes. La rareté de certaines disciplines primordiales peut rendre les délais d'analyse plus longs, ralentissant la progression des enquêtes. Selon l'AFP, les morphoanalystes (analyse des projections de sang) ne sont qu'une dizaine en France actuellement. En témoigne l'attribution progressive des analyses ADN par les juges à des laboratoires privés. « En cas d'urgence, ils font ce choix, car un laboratoire privé peut traiter plus vite la demande que la PTS, en charge d'analyses aussi nombreuses que variées », rapporte Jessica Gadaleta à l'AFP, technicienne principale de la PTS.
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Source AFP
Ciara Boulman